Je recois a l’instant votre lettre en datte du 19 et je n’en perds pas un pour vous remercier, du profond de mon coeur, de votre obligeante attention, en attendant que j’aye l’honneur d’aller vous réiterer de bouche les expréssions de ma reconnoissance.

Vous avez doublé mon existence en me donnant des nouvelles de celle de mon frere, et en me les donnant d’une facon si agréable. Il n’a pas tenu a moi Monsieur De partager ses lauriers, j’ai sollicité vivement au commencement de la campagne un congé pour retourner le joindre, mais il m’a été refusé.

J’ai fait part a ma famille et a mes amis de votre lettre et du papier américain, ils n’ont pas été moins flattés de l’un que de l’autre. J’en ai fait hommage a Mr. le Marquis de la fayette en les lui envoyant, je lui en ai demandé la publicité, comme une preuve de la justice que vous rendés a ceux qui le méritent, et du bonheur que mon frere a eu de mériter.

Présentes je vous prie mes respects a son excellence.

J’ai l’honneur d’être avec les sentiments les plus distingués d’estime et d’attachement, Monsieur, Votre très humble et tres obéissant serviteur