To Sophie Le Ray de Chaumont (unpublished)
à Philadelphie ce 7 Octobre 1786
Ma chere Femme,

Dans cette eloignement de mes Amis de France, je trouve quelque Consolation en parcourant leurs Epitres amicales, quoique anciennes. Ce jour-ci j’ai lu avec nouveau Plaisir la votre (sans datte) dans laquelle vous me faites des Instances les plus obligeantes de retourner habiter mon ancienne chambre. Cela me fait souvenir comme j’y a vecu heureusement tant d’années, jouissant de votre Amitié et de ce de toute la chere Famille. Ces jours, helas! sont passées, pour ne revenir jamais. Et comme je suis deja dans l’autre monde, vous etes libre de prendre un meilleur Mari, que je vous souhaite de tout mon coeur. Monsieur votre Frere a l’envie de nous priver d’une de mos meilleures Filles pour en faire sa Femme et l’amener en France; il faut qu’en justice il doit nous envoyer une de ses Soeurs pour nous dedommager. Ce sera encore mieux si vous venez tous ensemble vous etablir dans ce bon pays. Je serai ravi de vous embrasser tous, le bon Pere, la bonne Mere, et tous les bonnes enfans, sans omettre aucun, même les mariées.

Quant à la Demoiselle ci-dessus mentionné, c’est une trés aimable Fille, et d’une des premieres Familles de ce Pays. Elle a une Caractere excellente, et elle vous fera une bonne Soeur. Comme vous aimez votre cher Frere, vous feres bien de disposer, autant que vous pouvez, ses Parens a lui donner leur Consentement.

Adieu, ma très chere Amie, et me croyez toujours a votre

BF.

p.s. Vous me demandez si j’ai payé M. Leleu pour les Bougies. Je trouve parmi mes papiers son Memoire pour 25 livres de Bougies a 58 sols—72 l.t. 10. J’en avoit payé partie, et sur la Memoire est la décharge de me part que j’ai payé a M. votre Pere le 22 May 85. très mauvais francois, nèst-[ce pas?]
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