J’ai déja pris la liberté de Vous adresser une Lettre, le 29e. Mars de cette année; pour Vous prier de vouloir bien Vous intéresser à me procurer des informations de l’Existence d’une famille de ce paysci, qui s’est transplantée dans la pensylvanie il y a plus de trente ans: comme je dois supposer, Monsieur, que ma Lettre Vous est parvenue, je n’entrerai ici dans aucun autre détail sur ce que j’avois l’honneur de Vous marquer à ce sujet. Je sais qu’il faut du temps pour recevoir de cette partie du monde des nouvelles de cette espéce; aussi, Monsieur, ne suis-je point impatient du retard: mais comme je dois justifier à la justice que j’ai fait les diligences, qui dépendent de moi; et que d’ailleurs ceux qui ont intérêt à ce qu’il n’existe plus personne de cette famille en Amérique, cherchent à tirer avantage de ce que depuis plus d’un an je ne produis rien qui assûre que ces gens soient encore en vie, ou qu’il y ait de leurs représentants, je Vous supplie, Monsieur, de m’honorer d’un mot de réponse, pour m’accuser la réception de ma prémiere lettre, et me marquer dans quel temps vous croyez que je pourrai être instruit de ce que j’y demandois.
Je crois avoit déja eû l’honneur, Monsieur, de Vous prévenir que je n’agis dans cette affaire que par devoir et obligation d’Etât: cette considération me fait espérer que loin d’improuver mes démarches, Vous voudrez bien Vous prêter à seconder mes vûes, qui ne tendent qu’à faire rendre justice à qui elle est dûe. Je suis avec une considération réspectueuse, et très distinguée, Monsieur, Votre très humble et très obéissant serviteur