From — Huet de Froberville (unpublished)
Orléans Le 20 juillet 1785.
Monsieur,

La Société ne peut voir qu’avec un extrême déplaisir, pour l’honneur de sa patrie, le départ que vous lui annoncez; mais comme les lumieres que vous savez repandre franchissent aisement l’espace qui sépare les deux hemispheres et qu’elles brillent à tous les yeux dans vos savans écrits, il ne nous reste à regretter que la gloire de posséder le foyer dont elles émanent. Il seroit cependant injuste de l’envier à cette nation qui vous doit son existence et son bonheur, et dont vous n’aviez consenti à vous éloigner, que pour mieux servir ses intérets. Un plus long séjour chez nous l’eut alarmée, et vous avez sans-doute craint que Philadelphie n’eut à vous reprocher, qu’après l’avoir rendue la ville la plus florissante du Nouveau monde, vous ne la jugiez pas encore digne de vous y retenir. La Société de Physique d’Orléans se trouvera très honorée, si à ses sentimens d’estime et de respect que vous emportez, vous daignez lui permettre de joindre le désir qu’elle auroit de correspondre avec l’illustre compagnie à laquelle vous présidez, et dans mon particulier, j’oserai vous témoigner combien je serois flatté de lui appartenir. Je joins ici différentes piéces relatives à nos travaux et à notre institution, que nous vous prions de vouloir bien lui communiquer. Nous recevrons avec reconnoissance tout ce qu’il vous plaira de nous envoyer concernant l’histoire naturelle, et la physique, et de notre côté, nous nous empresserons de satisfaire à vos demandes, ou de vous faire part de nos découvertes. Je suis très respectueusement, Monsieur, Votre très humble et très obéissant serviteur

Huet de froberville

Endorsed: M. de Froberville Secretary of the Society at Orleans
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