From Marie-Therèse de Lamothe Cadillac (unpublished)
londres le 24 may 1784

Supplie humblement marie therese de Lamothe Cadillac, fille unique de feu joseph de lamothe Cadillac, lequel etoit fils unique, dantoine de lamothe Cadillac en son vivant, Commandant du Canada, et Gouverneur de la province de la Louisianne, Lequel avoit obtenue, de feu louis quatorse, sur le Rapord de jacques Renè de Brisay chevalier marquis de denonville, Gouverneur et lieutenant General pour sa ditte majesté en Canada dans la Cadie isle de terre neuve, et autres lieux de la france septentrionnale, en datte du 23 juillet 1685, une terre dans le lieu appellé douaquèc proche mageis de la dependence de laccadie, de deux lieües de frond sur la mer, sur deux lieües de profondeur, dans les terres, La Riviere Douaquec separant par moitier les dittes deux lieües de profondeur, sçavoir, une lieue a prendre du Coté de Loüest dans la ditte Riviere, et une lieüe de lieüe de lautre Coté dicelle Riviere, tirant vers l’est, le frond des dittes deux lieües faisant face au sud sur la mer, et dans la profondeur du Coté du nord, avec lisle de mondesert, et autres illes et illiettes qui sont dans la devanture des dittes deux lieües, ainsi quil est plus amplement detaillé dans la Cession De sa ditte majeste qui particulierement, nexigea du Cessionaire ni la finance; ni l’indemnite ordinaire, a perpetuité—

La ditte dame epouse de noble Barthelemy de Gregoire ainé demeurant ordinairement tous les deux dans Castelsarrasin province du languedoc, et de present a Londres, Logie ches le sr Duboure, notaire attaché a lambassade de france, pres la Bourse Royalle;—

Disant que le Grand pere de la ditte dame ayant ete obbligé dabandonner les dits biens dont Cependent il avoit joui, et quil avoit mis en valeur pendent plusieurs ennées pour Revenir en france pour y executer les ordres du Roy il y mourut sans pouvoir Retourner dans son bien Cedé, quil laissa un enfent en bas age pere de la suppliante, lequel a negligé et Comme abandonné le bien Renvoyant toujours d’un tems a lautre a en aller jouir, que Cependent il est mort avand dexecuter se dessin, et que Ce nest que depuis que la suppliante est devenüe en age de majorite, et a peu prendre Connoissance par elle mesme de ses affaires, quelle a trouvé le titre important de la ditte Concession, et cest determinée a aller elle mesme Reclamer, et prendre possession des biens Contenus dans la ditte Concession—

Que ne Connoissant pas les differentes Revolutions qui sont arrivées dans le pais ou le dit bien est situé, elle avoit Crue dabord quil netoit question que de venir a Londres, et d’y porter son titre, au moyen duquel elle sperait que sa magesté Britannique la protegeroit, et la feroit Remettre en possession de ses biens qui luy appartiennent primordiallement quelle a passé plus dun mois dans cette ville a londres, a faire des Recherches a Ce sujet, et que Ce nest que depuis trois jours quelle a decouvert que par lallignement tiré dans le dernier traité de paix, son bien se trouve enclavé dans la dependence de la province de Boston, ainsi que son exellence pourra le voir, en faisant examiner la Carte—

Que le titre de Concession en vertu duquel la suppliante Reclame ayant ete enregistré au Greffe du Conseil souverin a quebec, le 20 d’avril 1691, et estant illimitté elle a tout lieu de Croire quil luy faudra passer dans cette province pour y Relever un extrait du dit enregistrement, et quantité dautres preuves incidentes pour prouver que le bien luy appartient Reellement, et en tracer les moyens de parvenir au Recouvrement, en Cas que quelque partie du dit Bien ait ete Cedé a dautres, que Cependent elle soumet Cette idée au jugement de son exellence, auquel elle se faira un devoir et un plaisir de se Conformer, si elle peut en obtenir Reponce—

Dans cest estat elle et son mary qui ne sont pas a Laise, et qui voudroit se parnier des dèpenses de voyage daller et de venir, qu’ils ne peuvent qu’entamer leur petite fortune, ont recours a lhumanité et a la magnanimité Connue de son exellence pour la prier de leur procurer les moyens quelle jugera Convenables, soit par lettres de Recommandation, ou tout autres indications necessaires pour mettre la suppliante, en estat dobtenir la justice quelle demande, en luy faisant Passer le tout a Ladresse du dt sr Duboure et mesme le conseil de Revenir a paris sil le faut et la suppliante et son mary ne cesseront de faire des veux pour prosperite de son excellence A son exellence monsieur Le Docteur franklin Representent du Congrés Des provinces unies de l’amerique septentrionnalle

Notation: Lamothe Cadillac 24 May 1784
641216 = 041-u622.html