Le sieur Nicolas Reboul de la ville de la Ciotat en Provence ancien Capitaine de Vaisseaux Marchands, prend la Liberté de s’adresser à votre Excellence, pour la suplier de vouloir bien agreer son respectueux Compliment, sur l’honnorable Paix que votre Excellence vient de faire avec l’Angleterre, selon les vues et justes pretentions du Congré autorisées et appuyées par le plus sage et le plus eclairé de nos Rois, ce qui fera l’admiration de nos siecles avenir, et le Bonheur actuel des Etats unis et de notre Royaume; entreprise digne de votre Courage et de votre Prudence.
Permettés, Monseigneur, que j’entre pour quelque Chose à des si beaux Succês; comme notre ville de la Ciotat est très abondante en denrées propres pour les Etats unis de l’Amerique Septentrionale; il est sur que dans quelques mois d’ici nous verrons paroitre sur nos Cottes des Navires marchands de vos Etats pour ouvrir un Commerce dans nos Ports; Votre Excellence, pourvoira sans doute chaque ville Maritime d’un Consul pour les Droits des Sujets des Etats unis; ainsy que font toutes les Puissances commerçantes. Le Sieur Reboul suplie humblement, votre Excellence, de vouloir bien l’honnorer de cette Dignité dans cette ville de la Ciotat; se flattant que Votre Excellence et les Sujets des Etats unis seront egalement satisfaits de son Zele et de sa Capacité en ce point, qui vous sera certiffié par ce quil y a de plus respectable dans cette ville, si vous le desirés, et qu’à cet effet vous voudrés bien le munir d’une Patente de Consul de vos hautes Puissances americaines; vous promettant de ne rien oublier pour faire fleurir ce nouveau commerce, et de Procurer à tous vos navires tous les secours necessaires à la Navigation.
Pour ce qui concerne les petits honnoraires que la Charge que je sollicite aupres de votre Excellence pourroit me procurer, je me conformeray toujours à ce qui sera reglé par votre Excellence pour la conservation et la prosperité de laquelle je ne cesserai d’adresser des Voeux au Ciel.