From — Sandherr (unpublished)
Colmar en haûte Alsâce le 3me Août 1783
Monsieur

J’ose solliciter Vôtre Excellençe de m’accorder Sa Puissante Prôtection pour la Vente du Vin de Paille dans les Treize Etâts unis de l’Amêrique septentrionale. Je tire cette Liqueur d’une Vigne asséz considérable qui m’est échûe de Sûccession Paternelle; Je la fais soigner avec une attention toute particûliere aussi sa Qualité est-elle des plus parfaitte. Je Vous prie d’être persuadé Monsieur que ce Vin deliçieux est le Produit natûrel de mon Bien-fond. Les Prix au bas des Imprimés que j’ôse Vous transmettre ci inclûs proûveront évidemment à Vôtre Excellençe que ni l’interêt, ni l’idée d’une specûlation marchande en ont formé la Bâze, mais ûniquement l’Espoir d’avoir un Deboûché certain et de consequençe d’un Vin qui est absolûment de mon propre Crû et de Celuÿ de mon frére également domicilié en haûte Alsâce.

Je soûscrirai avec Emprêssement à reçevoir en échange oû en Paÿement des Denrées de L’Amérique Septentrionale; On voudra bien me faire le Plaisir de m’en adresser une Notte detaillée ainsy que de leurs Prix rendûs aux Ports de françe: j’en choisirai celles qui pourront convenir pour cette Prôvinçe.

J’ay l’honneur de prévenir Vôtre Excellençe que quatre à cinq mille flaquons de Vin de Paille pourront sortir annûellement de ma Câve, et en Vins de matûrité parfaite et d’une Séve délicate et Exquise.

Vôtre Excellençe oûvre partout des noûvelles Carriéres d’affaires, et des Correspondançes rélatives aux Opérations de Commerçe; Pourrai-je me flatter d’avoir le Bonheur d’être compris dans le Nombre de ces Personnes heûreuses, qui ont obtenûs Sa Prêtieuse Confiançe et Prôtection? M’en rendre digne Monsieur sera mon unique Etûde.

Je suis avec un très Profond Respect Monsieur De Vôtre Excellençe Le très Hûmble et très obeissant Serviteur

Sandherr
Stättmeistre.
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