Les marques d’amitié et d’honnetteté, que vous m’avez données en toute occasion m’ayant habitué a avoir la plus grande confiance en votre Personne et en votre Complaisance pour moi, je prends la liberté de m’adresser à vous à l’occasion d’une nouvelle qu’on m’a dit pour certaine. Il est question d’une Resolution du Congrès, par laquelle il auroit été decidé de prier le Roy de permettre aux officiers françois, qui ont servi en Amerique d’accepter les marques d’un ordre qui auroit été crée en memoire de la Revolution arrivée. On m’a ajouté, que cette affaire, ayant été agitee au conseil du Roy, il y auroit été decidé d’acceder [d’acquiescer?] à la resolution du Congrès. S’il en est ainsi l’a    va devenir incessament publique et tous les détails vont en être imprimés. Et comme je voudrois avoir la satisfaction d’en prevenir ma Cour, je vous serois bien sensiblement obligé, Monsieur, si vous me communiquiez tant la lettre du Congrès au Roy que la decision de Sa Majesté à cet égard, si elle est dejà entre vos mains, ainsi que les statuts du nouvel ordre. Je ne crois pas commettre une indiscretion en cette occasion; mais si ma demande en etoit une, je me repose sur votre amitié même, qui saura m’excuser. J’ai l’honneur d’être avec les sentiments d’Estime et de considération les plus distingués Monsieur, Votre trés humble et trés obeissant serviteur