From Jean Latache (unpublished)
angoulême Le 15. avril 1778.

Jean Látáche fabriquant de cartes angoulême prend La Liberté d’interrompre pour quelques instans Les ocupations serieuses de votre Excellence, Pour lui faire part de ses remarques sur un projet dont L’exéecution pourroit devenir àventageuse au Gouvernement àméricain Par L’établissement d’une Manufacture ou fabrique de cartes dirigée sous ses ordres, et à la quelle L’exposant dans Le cas quil fut accepté, se flatteroit de donner tous ses soins et son attention, et de porter son art jusqu’a La derniere Perfection; un détail succincte et concis des moiens qu’on pourroit emploier pour former cet Etablissement, et des aventages que Les colonies en pourroient retirer, Borneront toutes Les Réflection de L’exposant.

La fabrication des cartes à jouer fleurissoit avec La plus grande vigeur En france, àvent que Le Gouvernement Les eut soumises à des droits considérables. Plusieurs provinces de L’Europe ches Lesquelles Elles Etoit ignorée, se trouvoient forcée de tirer toutes leurs cartes du Royaume. Mais à L’époque du droit établi en 1751 à un denier par cartes un grand nombre de fabriquans se trouvant hors D’estat de soutenir une imposition ausy fortes furent contraints daller charcher En Espagne, En Savois En Russie Et dans d’autres contrées des secours quils ne trouvoient Plus dans Leurs patrie. Ils y furent reçus avec Bonté. Les Manufactures etablies aujourd’hui dans ces provinces pour Le Compte Et au fraix du Gouvernement, Justifie assés L’exposé que Le soussigné à L’honneur de faires a votre Excellence. Les circonstance présentes dans Lesquelles se trouve votre Nation Libre et victorieuze, donnent tout Lieu de croire Monsieur que Le tumultes des armes ne Lui Laissera échaper aucun moiens d’étendre et d’agrandir son commerce, en forment des établissement dans Le sein de Ses villes; L’amitié quelle Porte aux francois; Les Encouragemens et La protection quelles accorde aux talens et à Lindustrie de tout Genre, sont des motif asses puissants et presque toujours surs dattirer L’estrangers et d’exciter Leur Emulation.

Projet…

Le Congrés de L’amériques pouroit établir à ses frais et pour son conpte, une manufactures de cartes à jouër, Laquelle seroit régie par telle ou telle personne de la nation qu’il Lui plairoit commettre, et au cas quelle àccorda sa confiances à Lexposant, il ne seroit seulement chargé que de conduire Le travail et Les operation des ouvriers. Comme Il à un fils fort Entendu dans cette partie il se trouveroit secondés et en Etat de veillier àtout; Les attiraùls et Les objets nesesaires à la fabrication n’entrainent àprès heux aucuns inconveniant qui puissent empêcher L’exéecution de ce projet. Il s’agit seulement d’accorder une Entiere Confiance à cellui qui ofre ses talens et sen rapporter à ses Lumiaires sur Les objets qui sont absolument Necessaires pour composer une Manufacture ou fabrique de cartes, comme Le chois du papier L’approvisionnement des outils; La gravure des moulles de differants portraits, c’est adire Les figures qui plaicont Le plus à la Nation; Lexposant se chargeroit de faires toutes Les Emplettes, et Les feroit passer à tel armateur et dans tel port de mer qui Lui seroit indiqués en commetant cet armateur, pour en faires Le payement, quant à Larticle du papier c’est au cas qu’il ny ait pas encore de moulains Etablis, se qui sera fasille si Le payis de lamerique at des source, et quelque petit Bras de Riviere propre à la fabrication du papier; à ce sujet Lexposant à Lhonneur d’observer à votre Excellence que Les hollandois qui fabriquent de très Beaux papiers sont obliges de tirer de france cellui qui sert à La fabrication des cartes; Le Leur n’y étant aucunement propre; quant aux ouvriers quoi que Le trajet des mers soit souvent une difficulté capables de Les araiter, il est certain cependant qu’en Les Encouragent par des propositions qui Leurs parussent avantageuses on En pouroit trouver de trés Bon et par La suitte on n’en formeroit dans Le Payis, comme cela se fait partout ailleurs. Je crois quil est inutille d’entrer dans un plus Long Destail sur ce sujet, je vais avoir Lhonneur de Montrer a votre Excellance En quoy Lon peut faire consister Les aventages d’un pareils Etablissement.

Avantages.

L’etablissement d’une Manufacture de cartes ajouer dans Les Etats unis de La Merique, seroit dautent plus interessant qu’ils en resulteroit deux aventages essentielles. Le premier on procureroit à la nation un genre de commerce qu’elle pouroit étendre dans toutes Les isles voisines qui trouveroit baucoup de profit à tirer ses sortes de Marchandises des Manufactures de Lamerique que de sen approvisionner partout aillieurs, En outre ce seroit encore ouvrir une Resource à de jeunes citoyens sans fortune et sens état qui sous Le Bon plesir du Gouvernement entreroit dans ses Manufactures pour y aprandre a travaillier, et se trouveront par La Suitte en Etat de devenir des Membres hutilles aux commerce. Nous avons même des provinces qui les ont Etablies en faveurs des hopitaux tel que Lespagne; en france même Le droit en etoit attribué à L’éducation des jeunes Militaires sans fortunes et dont les parens sont mort au Services; Quant au second àvantages, il merite pareillement Lattention de la nation, et ne contribuë pas peu à rendre un pareil Etablisement interessant, pour sens convincre, il ne faut que jetter un Coup doeuil sur les inconveniant auxquels sont exposées Les cartes qui sont à portées du dehors. 1erment Elles coutent fort chers, 2º. Les personnes qui en font husages nont pas Lagrément de jouer avec des cartes fraichement faitte souvent même elle sont desfectueuses, sujette au descollages, accident que Lon doit autent attribuer au peu dexperiance et à Linaptitude du fabriquant, qu’au trajet, dont La Longeur Leurs fait presque toujours contracter une humidité, qui ternit tout Leurs Lustre; et Les empéche de couler facilement sous Les doigts; si Elles Etoient au contraire fabriquées dans le païs, Les citoiens auroient la Satisfaction de se Procurer de trés Belles marchandises, Et Le Gouvernement pour Le Compte duquel cette Manufacture seroit établie pouroit en taxer le prix et prohiber L’importation des cartes Etrangeres à Linstard de tous Gouvernemens, quánt au traitement que Lon pouroit faire à Lexposant, Il n’en fixera auquén qu’il nait eu Lhonneur dune Reponse de la Part de votre Excellance sur ce projet. Il à Même intention de vous faire parvenir les cartes de sa fabriquation. Il lui siedroit peu de se donner des Eloges, mais il ose se flater que sil à des egaux dans son genre au moins personne ne poura Le Lui disputer pour La Beauté Et La Bonté de sa marchandise!

A ses faibles talens il joint encore celui de faire de trés Bel amidon, il en à fait un essai dans sa province qui Lui auroit été très profitables, mais les droits qu’il à plu au Roy destablir dans ce même tems sur cet autre objet Lont obligé dabbandonner son Entreprise il se flatte Monsieur quil pouroit encore établir en amerique cette autre Branche de Commerces pour peu quil si trouva des Sources ou des ruisseaux propre à segonder ses vuës, il vous prie de croire quil na été portée à faire cette desmarche que par L’envie de se rendre utile a une Nation à Laquelle il seroit flaté d’appartenir et dont vous étes Le pous digne representant, cest dans ces sentiment quil à Lhonneur de se dire avec Le plus profond respect de votre Excellance Le trés humble Et trés obeissant serviteur

Látáche
Marchand Cartier à angoulême
Endorsed: Latache angoulême 15 avril 1778.
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