From the Baron Duchatelet with Benjamin Franklin’s Draft of a Reply (unpublished)
paris à L’hotel de Bresse cul de sac des quatre vents ce 24e. juin. 1783.
Monsieur

M’etant rendu a passy pour avoir Lhonneur de vous y faire ma cour, et vous entretenir d’objets qui m’interessent, permetté que je vous detaille par lettre mes motifs, ayant eté icommodé depuis lors jusqu’a ce jour par une varieté de chaud et de froid qui me saisit a mon arrivée.

Les malheurs excessifs que j’ay eprouvés, bien plus sensibles que ceux dont belisaire se plaignoit, m’ont determiné à quitter dècidement une ingrate patrie ne desirant d’autre vengeur que les reproches que mes ennemis auront à se faire eternellement. La providence m’ayant départis des connoissances dans Lagriculture; ainsi que vous en pourrés juger Monsieur, par le double du diplôme dont le feu Roy m’avoit honnoré, et que vous trouverès ci inclus; comme je n’ignore pas que Lhomme est fait pour se voüer au travail pendant sa vie, je desirerois m’occuper utilement le peu qui me reste à vivre a des deffrichés qui en faisant mon bonheur put faire par suite celui de mes successeurs dans la patrie que j’adopterai. Comme les moeurs pures et tranquiles sont celles que j’adopte, je pense avec raison que je ne puis arriver a ce but qu’en me transplantant dans un pays où la corruption n’a pas pris encore heureusement racine. Celui de votre patrie me semble le plus propre à remplir mes vües, et comme je regarde tous les hommes de bien, egaux entre eux, ma naissance ne doit point faire un obstacle à ce qu’on me regarde avec cet oeuil de fraternité doû nait la concorde generale; je vous prie donc Monsieur, d’apres la sincerité de mon avoeu de me mander si je puis esperer une reponse favorable de votre part, ou si vous preferé de m’indiquer un jour pour conferer avec vous sur les moyens que vous voudré bien me procurer, et ma reconnoissance sera aussi etendue que les sentimens sinceres et respectueux avec lesquels j’ay L’honneur d’etre Monsieur Votre tres humble et tres obeissant serviteur

le Baron de Borde Duchatelet

[In BF’s hand] That America is open to all the French, who have Permission of their Government to go there. That Strangers of good Character are receiv’d there with open Arms. That if he desires to confer with me on the Subject, he will find me at home every Morning except Tuesdays and ready to give him every Information he may desire.
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