ce que je suis né, aimant avec passion, c’est d’etre utile. A la verité les hommes m’ont fort degouté de leur etre utile mais je n’en ai pas moins cette passion (labouring in my bosom) et pour en tirer party, je n’ai aujourd’hui grand desir d’etre utile, qu’a ceux qui le meritent d’une part, et a ceux qui peuvent juger les moyens que je pense bons, et dont je ferais usage pour moi; d’après cette exorde courte et necessaire, ecoutés et jugés! Vous en scavés plus que moi!
Quand je suis malade, j’ai la plus grande repugnance pour les medecins, mais en ayant la plus grande repugnance pour les remedes qu’ils peuvent conseiller, j’ai le plus grand respect pour les faits nombreux quils sont plus dans l’habitude de voir que moi, et j’ai depuis longtemps un medecin homme de bon sens, qui me les dit; alors je reunis le peu de connaissances que j’ai, a l’experience qu’il a, et je rumine, et choisis, ce que je dois faire. Ce que je ferais pour moi est ce que je vais vous conseiller.
Mon medecin s’appelle guenand. C’est un homme sage, d’environ 50 ans, qui a été 10 ans premier garcon apothicaire de la premiere boutique de paris a ma fantaisie, de celle de beaume. Il m’a dit ce matin en causant avec moi, un remede que je crois trés bon, qui est très simple, et peut, je crois, être infiniment utile pour la pierre, que je scais que vous craignés, suivant ce que m’a dit M. Vaughan.
C’est de la lessive des savonniers, dont il met depuis 10 gouttes a 30 gouttes par lîvre d’eau. Il fait, et repete souvent, des injections dans la vessie, par l’urethre, garni d’une sonde de gomme elastique, qui le tient ouvert sans incommodité. Il s’en est servi plusieurs fois. Les pierres surtout quand elles sont peu avancées, se rendent comme de la bourbe. Vous fairés mieux les raisonnemens que je ne pourrois les faire. Voulés vous que je vous envoye mon medecin? C’est la, ou jamais, le cas de terminer une lettre comme ciceron, par vale