From — Delivet (unpublished)
Paris le 4 May 1785

Je recours a vous Monseigneur, pour vous supplier de me faire obtenir de M. Le M[aréch]al De Castries, la permission de faire imprimer un prospectus darmement que je desirerois faire pour les ports et rivieres aboutissants a la Baye de Chesapeak.

Jay géré une cargaison lannée derniere a Baltimore, ou jay eprouvé des pertes enormes; que je ne puis attribuer qu’a lignorance absoluë des qualites et sortes de marchandises qu’il convenoit de porter au continant.

Jos experer recouvrir avec avantages; cest pertes monts acquis des connoissances que je navais pas (et ne pouvois avoir) qui peuvent me servir a diriger plus fructueusement une nouvelle expedition.

Nous avons en france nombres de riches articles de marchandises que nos fabriques etablissent a meilleur compte que l’etranger; il ne sagit que de les choisir analogues aux gouts des habitans du continant, nous réûsirons a y etablir une branche de commerce considerable; des que les operations en seronts bien dirigée.

Il y a huit jours que mon prospectus fut envoyé a M. le M[aréch]al De Castries Ministre de la marine, par M. le Lieutenant General de police de cette capitale; pour avoir la permission de limprimer. On a point encore repondû a ce majistrat, jay de mon côté fait des efforts in ûtilles pour aprocher de ce ministre.

Le temps propice de mon expedition savance le moindre retard me forcera dabandonner un projet qui auroit eté avantageux a mes cointerressée a la suitte a mes compatriotes et aux habitans des Etats ûnis.

Je suis nécéssité a cette impression par les difficultés que jeprouve a engager nos Negotians a prendre des Interets a mon Expedition, quand jay presenté mon prospectus manuscrit quelques uns, il monts toujours engagé a le leur laisser pour lexaminer, ce qui enportoit au moins deux jours pour chacun.

De cette maniere je ne serois pas venû a bout de former une sotiété en trois mois et il seroit alors trop tard, au lieu que des que jauray obtenû la permission de limpression de mon prospectus, jen feray une distribution aux negotians Banquiers, et financiers de cette capitale. Je pouray en huit jours remplir le peu dactions qui me manque.

Votre libre acces Monseigneur avec M. le Marechal de Castries, et concourant ensemble au bien du commerce entre les deux nations me fait esperer que Votre Grandeur maccordera la grace de me faire obtenir de ce Ministre la permission de faire imprimer mon prospectus.

Jay lhonneur detre avec un tres proffond respect Monseigneur Votre tres humble et tres obeissant serviteur

Delivet
Lieutenant de fregate a lhotel de

Nimes Rue de Grenelle St. honoré

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