From John Butter (Butler?) Madden (unpublished)
Nantes le 11. Avril 1778.
Monsieur,

Jean Butter Madden, Gentilhomme Irlandois, expose que le Traitté que la france vient de faire avec les Etats unis de L’Amérique va ouvrir, pour le Royaume, avec cette Nation, une Voye de Commerce considerable et ammener dans le Port de Nantes une très grande quantité de Vaisseaux de cette Nation. Les Capitaines Amériquains etant peu familiarisés avec la La [sic] Langue francaise et ne connaissant pas toutes les formalités pour les Declarations et les Expeditions, auront besoin, dans ce Port, d’un Courtier Interprete qui les aide et les guide dans les Négociations qu’ils auront à faire; le S. Butter Madden, desire d’en faire l’Office, la Connaissance parfaite qu’il a de la Langue Anglaise lui a inspire la Confiance de leur offrir Ses Services.

A ce premier motif il faut joindre celui d’avoir servy en qualité de Cadet Gentilhomme dans le Regiment de Berwick, Infanterie Irlandoise, où il s’est comporté avec honneur et distinction, ce qu’il sera toujours à même de prouver par le Certificat de Monsieur le Chevalier De Fitz James, Colonel Commandant du dit Regiment et il est assuré de sa Protection, et bons offices dans toutes les occasions; il est d’ailleurs lié à la Nation francaise par le Mariage qu’il a contracté avec la Demoiselle Trochan De la Celerie dont il a Deux Enfans; ce sont autant autant de liens qui l’attachent à jamais à la france et qui attestent que dans l’Office de Courtier Interprète qu’il sollicite, il ne perdra point de vüe les interests de ses Concitoyens, au préjudice de ceux de toute autre Nation; mais, quelques pures que soient ses intentions, quelque utilité que presente son Projet, quelque bien qui doive en résulter pour les Etats unis, il a besoin du Crédit du representant des Etats, lui seul peut le faire valloir et le faire adopter. Son Nom, célebre et chéry de la france, la Sûreté et la Solidité de ses vües dans tout ce qui interesse les Etats unis sont de sûrs garants du Succès d’une Demande qu’il fera de la Création d’un Office de Courtier Interprète pour les Amériquains, dans le Port de Nantes.

C’est dans cette Confiance qu’il s’addresse à vous, Monsieur, pour vous supplier de le solliciter pour lui, auprès de Monseigneur L’Amiral de france; il ose se flatter d’avoir l’agrément de Messieurs les Officiers municipaux et de Messieurs de l’Amirauté qui attesteront l’utilité de l’office qu’il sollicite et de la capacité du Sieur Madden dans l’Exercice qu’il se propose d’en faire. Il se borne a ces motifs parce qu’ils sont les seuls qui puissent mériter votre  ?  et déterminer vos Demarches, ayant l’honneur d’être très respectueusement, Monsieur, Vôtre très humble et très obéissant Serviteur

De Butter Madden

Endorsed: Jean Butter Madden Nantes 11. avril 1778.
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