From — d’Espagne (unpublished)
Paris ce 18 mars 1778
Monsieur,

Un procés considerable qui dure depuis plus de vingt ans et qui a portté le plus grand prejudice a ma fortune est l’objet de mes Reflexions en consequence monsieur si mes connaissances peuvent estre de quelque utilité a votre Republique naissante j’offre de les luy portter avec deux de mes enfants scavoir un garçon agé de vingt quatre ans qui auroit eu l’honneur de vous presenter cette lettre sans une eresipèle qu’il a a la Jambe qui sort du Service et pour lequel je vous en demande et une fille de vingt et femme d’une personne dont depuis longtemps je connois les talents. Je vous envoys monsieur un ouvrage le fruit de mes travaux que je crois digne d’un philosophe et qu’en cette qualité j’espere que sans prevention et sans prejugé vous examinerez. Sur touttes choses je vous prie de ne point regarder mes allegories ainsi que l’explication de l’apocalypse comme des Reveries en ce que quand vous le souhaiterez par un discours que je suis maintenant après travailler j’espere vous rendre cet oeuvre si sensible que vous convienderez de la possibilité. Il ne me restera plus qu’a vous demontrer la preparation philosophique. Si vous desirez etablir quelques manufactures d’Indienne j’offre d’après mes travaux vous faire present de tous les memoires concernant cet etat et dont je vous reponds de la reussitte ainsi que de plusieurs connaissances sur differentes manufactures notamment du savon sans feu dont je suis l’auteur mais qui demande encore quelques travaux et quelques reflexions ainsi monsieur si ces connaissances peuvent un jour portter cette Republique au plus haut degré de gloire et que j’y aye contribue pour quelque chose je mouray content. J’espere que vous me ferez l’honneur de me repondre et vous prie de me croire avec respect, Monsieur, Votre tres humble et obeissant serviteur

D’Espagne
Rue St. andré es arts vis a vis la
Rue pavée, chez monsieur Barbier
perruquier
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