C’est avec la plus grande satisfaction que j’ay l’honneur de vous feliciter sur votre heureuse arrivée dans ce Continent; comme françois, je vois avec peine la necessité où vous avés été de vous rendre aux voeux de vos concitoyens qui vous rapelloient parmi eux, et je regrete que vous ayiés quitté mon pays où vous êtes si généralement aimé et estimé. Mais six années que j’ay passées en amerique et les liens que j’y ai formés m’ont rendu en partie americain et je partage bien sincerement la joye que votre retour inspire à tout le monde.
Je suis sur le point de partir pour S. domingue et je suis très faché que la necessité de m’y rendre sans delai me prive de l’honneur d’aller vous rendre mes devoirs a Philadelphie. Je partirai le 24. ou le 25. et j’aurai encore le tems de recevoir vos ordres si vous en avés à me donner.
Permettés que Mr. votre petit fils trouve ici mes complimens sinceres sur son heureuse arrivée. Je suis avec respect. Monsieur, Votre très humble et très obéissant serviteur