From — Fossé (unpublished)
a nancy ce 27. Juin 1785
Monsieur

Permettez que je vous importune encore, relativement a la gravure que vous avec eü la bonté de me donner, d’une Urne propre a employer du charbon de terre: j’ai fait des recherches infructueuses jusqu’a présent pour me procurer du talc de russie.

Je vais travailler a faire des Essais, en appliquant a Votre méchanique un courrant d’air neuf comme dans Votre chauffoir Economique, je l’en crois très susceptible et par ce moïen l’on augmenteroit ses avantages: si j’y reussis j’aurez l’honneur de Vous en faire part.

Je suis enfin parvenu à appliquer la méchanique de votre chauffoir Economique a des cheminées en tôle commodes et agréables. J’en ai varié les formes et les grandeurs pour la mettre a la portée de tous les Etats, je donne les moïens de les placer dans tous les endroits possible. Les derniers éssaix que j’ai fait cet hiver dans deux grands Sallons de compagnies et dans plusieurs pieces de grandeur moïenne m’ont convaincu qu’il est impossible de porter la comodité et l’economie à une plus grande perfection. Si depuis cinq ans que je m’en occupe, je n’ai pû déveloper plus tôt vos moïens, c’est Monsieur que peut favorisé de la fortune Je n’ai pu multiplier mes éssaix et rectifier de petits inconvenients, qu’en engageant mes amis et mes connoissances à en faire la dépense, et si je n’avois eü votre nom pour appui, les préjugés sont si dificiles a vaincre, que je serois peut être encore aux premiers pas.

L’accademie de lyon, s’occupe depuis quelque tems d’économiser les bois en France, je viens de lui envoyer les mémoires, plans, et models sur cet objet et je ne doute plus de la propagation d’une découverte qui depuis longtems qu’elle est connüe chez nous, n’auroit pas dûe rester dans l’oubli. Si ma patrie vous en a l’obligation, je vous en ai une particulière de m’avoir mis a même de déveloper vos moïens et de les appliquer a une utilité generale, je vais travailler à faire un pas de plus et si vos moments vous permettoient de m’indiquer le moïen de me procurer du talc de russie je vous aurais infiniment d’obligations.

Si de retour dans votre patrie, vos jeunes officiers ont quelques desirs, des ouvrages français sur l’art militaire, je met sous votre recommandation, mon attaque et déffense des petits postes, rien n’est plus propre a les guider et je me feliciterois dêtre de quelqu’utilité à nos amis vos concitoyens.

Puisque vous nous quittez Monsieur agrée je vous prie les voeux sinceres que je fais pour l’heureuse issüe de votre voyage et la Jouissance d’une longue vie, pour le bonheur de l’humanité! J’ai l’honneur d’être avec un profond respect Monsieur Votre très humble et très obéissant serviteur

Fossé
officier au regiment du roi
Monsieur franklin.
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