From — de Mayr (unpublished)
Paris le 24. Xbre 1779
Monsieur!

L’accueile gratieux que vous faites tous les Jours aux personnes qui s’addressent à vous sous differentes pretextes, seroit plus que suffisant pour m’encourager à vous offrir comme Militaire mes foibles services; mais je ne me serois pas encore hazardé à le faire si je n’y avois été porté par Monsieur de Beaumarchais qui a bien voulu m’assurer d’avance que vous voudriez bien m’accueillir favorablement.

Fils d’un General Prussien assez connu, et ayant moi même servi des L’enfance, je ne suis venu je l’avoue en france que poussé par le desir que j’ay toujours eu d’etre attaché à ce service; Je me regarderay comme ayant rempli mes vues si je puis etre agrée par le Représentant d’une Nation qui est son Alliée au point ou est la Pensilvanie; et qui à pardessus toutes la devise d’etre amie de L’humanité.

Quioique d’apres cette façon de penser il vous suffiroit de me savoir homme et éloigné de ma patrie pour me tendre une main secourable; Je me crois cependant obligé de suivre Le préjugé recu, et de vous dire que j’ai le plaisir d’etre connu de Mr Le Comte de Poularscky qui à coup sur voudra bien m’honnorer de son amitié aussitôt que je seray assez heureux de Le voir.

Je vous priray aussi de prendre Lecture du Certificat de Mr Le Baron de Goetz Ambassadeur Prussien. En un mot, Monsieur, je n’emploiray aupres de vous mes connoissances que Lorsque vous me temoignerez que cela vous fera plaisir; car pour moi, mon Coeur me dit que ce seroit faire injure à La bonté du votre, de ne pas attendre tout ce qu’il vous dira de faire en ma faveur.

J’ay L’honneur d’etre avec tous les sentiments de la plus haute Consideration, Monsieur, Votre trés humble et trés obeissant serviteur

De Mayz
Capit. Prussien
Ruë Bourbon ville neuve prés la porte St. Denis à
l’hôtel de La Reine de france
Endorsed: Mayz de 24 Xbre 1779.
633560 = 031-276a001.html