From — de Breteüil, Abbesse of the Abbey of St. Paul les Soissons (unpublished)
ce 28 juin 1785

Les papiers publics viennent de m apprendre monsieur que la france est a la veille de vous perdre, par consequent que votre patrie s’occupera bientot de célébrer votre retour chez elle avec la plus grande munificence; l’attachement que j’ai pour la mienne me fait comprendre aisement avec quels transports de joie chaque citoyen de l’hemisphere qui est assez heureux pour avoir vû naitre son excellence vous véra de nouveau reparoitre dans ces climats: mais en même temps ces memes sentimens me font partager au regrets de ma patrie; j’en ai monsieur qui me sont bien personnelle, j’ai eue l’honneur de vous voir deux fois une chez mr lefebure, et l’autre chez md la baronne d’espagnac, je conserve le souvenir le plus reconnoissant de l’accueil gracieux que vous avez bien voulu m’y faire donc je n’ai pû apprendre votre départ sans vous faire parvenir touts mes regrets sur votre eloignement, ainsi que l’assurance de mes souhaits les plus heureux pour le succès de votre voyage; quel bon accueil ne fera t’on pas au vaisseau qui apportera en france des nouvelles de son excellence quelle seroit ma sensibilité si vous aviez la bonté de m’en donner directement les nouvelles public ne peuvent suffire a une ame comme la mienne qui chaque jour fait des voeux bien sinceres pour la conservation de vos jours et qui a dejà le plus grand empressement d apprendre que vous avez echappé a tous les dangers de la navigation. Philadelphie en vous voyant monsieur abordér chez elle jouira de la plus vive allégresse, chaque citoyen attendra sur le bord du rivage le moment heureux ou doit reparoître celui qui a fait l’admiration des francois et l’honneur de sa nation.

Heureux et mil fois heureux le francois que ces affaires ou celle de sa patrie conduiront dans cette contrée éloignée, il poura dire a son excellence que la capitale de la france et les provinces les plus reculées y retentissent encore de son nom mais a mon grand regret personne ne poura vous rendre les sentimens d’attachement et de reconnoissance que je conserverai toute ma vie et avec lesquels jai l’honneur d’être monsieur votre très humble et très obeissante servante

De breteüil
abbesse de l’abbaye royale de
st. paul les soissons
642328 = 043-u257.html