Vous aurez s’il vous plait la bonté d’excuser la hardiesse, que prend un ami de la liberté de vous addresser la présente lettre, pour vous prier de lui faire la grace de lui marquer le plus promptement que votre commodité vous le permettra, qu’elles sont les conditions que vous feriez à un jeune homme, qui auroit envie d’aller au service du Congrès en Amérique. Il est agé d’environ 19 à 20 ans, Citoyen de Genève, ce qui vis à vis d’autres personnes ne seroit rien, paroit cependant devoir être de quelque poid vis à vis de vous, parce que qui dit Genevois, dit un grand ami de la Liberté; en effet comme vous ne l’ignorez surement pas, nos Ancêtres eurent aussi pendant fort longtemps, des guerres très opiniatres pour se mettre en liberté et pour l’affermir. Mais ce n’est pas le moment de vous entretenir de choses aussi peu essentielles pour vous que celles là, c’est celui de vous prier de reçevoir avec votre bonté ordinaire, les sentiments de respect, de vénération et d’admiration, que j’ai pour vous, Monsieur; auxquels vous me permettré de joindre les voeux les plus ardents, pour la gloire, la prosperité et la liberté des Etats unis de l’Amérique. Puisse le grand Administrateur des Etats continuer à les soutenir contre l’horrible tirannie que l’on veut établir sur eux, et a près que les membres du sage Congrès, illustrés du mérite d’avoir procuré la liberté à leur chère Patrie, auront été rassasiés de jours, il les couronne d’une immortalité bienheureuse. C’est là, Monsieur, les voeux les plus ardents que fait celui qui a l’honneur de se dire avec un très profond respect Monsieur Votre très humble et très obeissant serviteur