From Armand-Benoît-Joseph Guffroy (unpublished)
d’arras le 25 9bre 1783
Monsieur

Demander justice à un homme juste c’est lui faire plaisir; je ne crains donc pas de vous importuner en vous adressant les reclamations fondées d’un marin qui a eté emploié en qualité de Capitaine dans la division du Commodore paul-jones.

Le sieur jean charles igonnem Chevalier De Richebourg, aiant eté emploié dans l’escadre du Commodore paul-jones en 1779 sur le vaissaeau la vengeance Capitaine Ricot, languit encore depuis ce tems après la recompense de ses services.

Le Chevalier de Richebourg ne resta cependant pas dans l’inaction; a peine eut on desarmé qu’il sollicite son payment; il ecrivit à M. Ray De Chaumont, il le vit même a passy en mars 1780: sur les observations que fit le Ch. De Richebourg, qu’il esperoit avoir au moins huit parts des prises faites par la division de jones, M. Ray De Chaumont lui repondit qu’il devoit être mieux partagé que cela, et il eut la complaisance de communiquer alors une liquidation qu’il avoit faite lui même d’après laquelle 37500 l.t. devoient etre partagées entre 17 officiers du Rang du sieur chevalier De Richebourg.

Mais alors il y avoit procès au Conseil sur les pretentions du proprietaire du vaisseau Corsaire Lagranville, il fallut attendre et M. De Chaumont a cette epoque indemnisa même le sieur chevalier De Richebourg des depenses de voiage et sejour, qu’il avoit eté obligé de faire a partis et a passy pour reclamer ses droits.

En 1781 le sieur chevalier De Richebourg fut renvoié par une lettre de M. De chaumont, a Mr. Montigny de-Monplaisir a L’orient (Lettre du 17 janvier 1781, jointe); il s’y adressa: celui cy repondit qu’il ne sçavoit s’il seroit chargé de cette repartition.

Le Chevalier De Richebourg eut de nouveau recours à M. Ray De chaumont qui assura qu’on ne pouvoir proceder a une répartition à cause des prétentions du corsaire Lagranville et que le Ministre n’avoit pas encore fait remettre le prix du Serapis (Lettre du 12 juillet 1781).

En 1782 M. Ray De Chaumont eut l’attention de donner avis au sieur chevalier De Richebourg que pour obtenir ce qui lui etoit dû il falloit qu’il s’adressa au ministre a qui il avoit rendu ses comptes (Lettre de fev. 1782 remise depuis a M. de chardon), et par une seconde lettre il disoit que si le ministre lui donnoit des ordres pour faire la repartition il s’empresseroit de les executer et d’en donner avis au che valier De Richebourg, mais que depuis ses comptes il ne sçavoit ou en etoit cette affaire (autre lettre remise a M. de chardon).

En juillet 1782 M. De chardon aiant été envoié a Dunkerque pour obliger les armateurs à liquider les comptes des marins qui avoient eté en course, le sieur chevalier De Richebourg crut pouvoir s’addresser à lui, il lui presenta un memoire avec les deux lettres de Mr. Ray De chaumont dont je viens de parler; mais ce fut encore infructueusement: Mr. De chardon ne fit rendre justice ni pour ce qui concerne mes droits que le sieur chevalier avoit a repeter à dunkerque, ni pour l’objet qui l’oblige d’avoir recours a vous.

Toutes ces demarches infructueuses avoient decouragé le sieur chevalier De Richebourg lorsque le hazard me le fit connoitre à Dunkerque au moment ou il avoit fait une requette adressée a Mr. De Castries ministre de nôtre marine. J’avois quelqu’un auprès de ce Ministre a qui je l’adressai avec le mémoire explicatif.

Ce Ministre vit le memoire et la requette, il me fit dire qu’il ne vouloit pas se mèler de ces affaires qui concernoient l’adminstration des etats unis de l’amerique, qu’il falloit s’adresser a M. Ray de chaumont, ou a vous, Monsieur.

D’après cette réponse, comme Mr. Ray de chaumont connoissoit deja les reclamations du chevalier De richebourg je lui ecrivis le 25 juillet dernier, et je n’ai pas eu de reponse.

Non seulement je me flatte que vous daignerez, Monsieur, m’honnorer de la vôtre, mais encore que vous ferez enfin rendre justice a un brave homme qui reclame ce qui lui est legitimement dû.

J’ai la confiance de vous adresser les requettes et Memoire qui ont ete presentés au Ministre de france avec copie aythentique des lettres que le sieur Chevalier a l’appuy de ses demande. Je suis avec le plus profond Respect Monsieur Vôtre très humble et très obeissant serviteur

Guffroy
Avocat d’artois ancien echevin
ville et cité d’arras rue des
Notation: Guffroy 25. 9bre. 1783.
640533 = 040-u622.html