From — de Choisinet (unpublished)
Paris le 28 aoust 1778
Monsieur

Sur vôtre réputation de bonté et d’humanité j’ose recourir à vous avec confiance. Mes malheurs font ma recommandation et je les crois de nature a vous intéréssér a mon sort. Depuis des années je souffre tout ce qu’il est possible d’imaginer et le plus souvent je suis privée du nécéssaire a la vie. Des amis m’ont secourus un tems, mais tout a un terme et les soursses aujourd’huy sont taries pour moi. Si vous me fesiez la grace monsieur, de m’admettre, une fois seulement au nombre de ceux que vous honoréz de votre bienveillance et que vous avéz peutetre préservez du déséspoir je vous devray la vie, l’existance, et la tranquilité. Ce coeur si noble, si bienfaisant se refuseroit il a me secourir de même? Deignez remplir mon espoir, je vous béniray monsieur, a tous les instans d’avoir eu le bonheur de vous trouver sensible a mes peines, et je santiray vivement ce que je devrais a un procédé si généreux et si rare. Si je n’avois pas craint de vous etre incomode, j’aurois eu l’honneur de vous faire ma cour, mais j’attanderais que vous me le permettiéz. Je confie ma lettre a un galant hômme a qui je doit même des services, il est instruit de la grace que j’oze solliciter auprés de vous monsieur, il me randroit avec bien de la joye vôtre réponce si elle m’ettoit favorable. Tout me rassure sur ma démarche puis que j’ay la certitude que vous etes l’amy particulier de l’humanite que vous exercés sans cesse, et de plus, le Pére et l’appuy des infortunéz, c’est a ce double titre que je fonde mon espoir. Une affaire dont le succés m’intérésse est a la veille de ce décider pour moi, mais que les malheureux sont a plaindre lorsqu’ils sont dénuez de ressources dans l’attante, tel est aujourdhuy ma facheuse situation. Que je voudrois pouvoir, me flater que vous ferés un acte si digne de vous en l’adoucissant, monsieur. Soyez assuré je vous supplie que vous obligerez une femme nés hônnetement qui santira toute la valeur de votre action pour elle vous luy randrez la vie. J’auray l’honneur de vous nomer des que vous le voudrés, les Personnes dont je suis estimés et connue, ils vous assureronts que je n’employe que la vérité. Mon sort est antre vos mains monsieur, permettéz que je vous répéte qu’un secour me soutiendroit jusqu’au moment ou j’ay quelqu’ argent a toucher, mais si je ne l’obtient pas de vous monsieur, que je vais etre a plaindre puisque mes ressources sont épuisées. Soyez touché de mes peines. J’ay l’honneur detre avec le plus profond réspéct Monsieur vôtre três humble et très obeissante servante

de choisinet
Rue du champ fleury près
le L’ouvre, a lhotel de
la montagne
Endorsed: De Choisinet 28 aout 1778
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