From Pierre Roussille with Benjamin Franklin’s Draft of a Reply (unpublished)

A Monsieur, franklin ministre des Etats unis de l’amerique

Le Sieur pierre Roussille natif, et habitant à Bordeaux a l’honneur de vous exposer humblement qu’il s’embarqu’a le 22 mai 1778. en qualité de volontaire sur la frégate des Etats unis de l’amerique septentrionale nommée la Boston, Commandée par le Capitaine Tucker, armée en Guerre, et faisant course sur l’ennemi. Ils firent le 19 juin de la même année la prise d’un Navire anglais venant d’Espagne. Le Sieur Exposant fut choisi au nombre de ceux destinés a conduire cette prise au port de Boston, mais faisant leur route ils eurent le malheur du rencontre de la frégate anglaise la Porcupine qui les reprit, et les conduisit prisonniers à port-mouth, ou ils arriverent le 8 juillet 1778, et y furent detenus jusques au 26 fevrier 1780, ce qui fait prés de deux années que l’exposant a resté prisonnier en angleterre sans avoir reçu pas une nouvelle de la frégate sur laqu’elle il etoit embarqué.

A son retour en france, l’exposant apprit que la frégate des Etats unis avait été assés heureuse de faire plusieurs prises qui furent vendues à Nantes, et le net produit remis dans les mains du Capitaine Tucker, ainsi qu’il est prouvé par une lettre en datte de Nantes le 19 7bre 1780, signée des Sieurs Schweighauser, et Dobrée, qui avoient été les Commissionnaires chargés de la vente de ces prises.

L’exposant etoit en droit sans doute de réclamer la part qui lui revenoit de ses prises quoique faites en son absence de la frégate, et pendant sa détantion dans les prisons D’angleterre, avec d’autant plus de raison que cetoit une convention expresse, et une promesse particulliere faite par le Capitaine Tucker, au moment que l’exposant passa sur la prise qu’ils avoient faite l’assurant que soit qu’ils se rendissent à Boston soit qu’ils eussent le malheur d’être repris, ils seroient toujours compris à la répartition des parts de prises, qu’ils pourroient faire; cette promesse doit donc être Executée; et le merite d’autant plus qu’il est juste d’avoir égard a une captivité de prés de deux ans, et que sans doute le capitaine Tucker ainsi que l’amirauté des Etats unis de l’amerique seront portés a reconnoitre le zéle, et l’affection d’un français qui s’etoit voué a leur service.

L’exposant n’a rien négligé pour découvrir et récévoir quelques nouvelles du Capitaine Tucker. Il lui a ecrit ainsi qu’a l’amirauté des Etats unis de l’amerique sans qu’il ait été possible de jamais recevoir pas une espéce de reponse, malgré qu’il soit vrai que les réclamations du Sieur Exposant soient parvenues, tant au Capitaine Tucker à Boston qu’a l’amirauté et le silence de l’un, et de l’autre annoncent une mauvaise volonté que Vôtre justice, Monsieur, ne sauroit approuver. Et c’est dans cette circonstance que l’exposant implore les secours de Vôtre puissante récommandation auprés de l’amirauté des Etats unis de l’amerique aux fins que Ce Consideré il lui plaise ordonner le payement de la part des prises, et sallaires qui sont dûs au Sieur Exposant en sa qualité de volontaire sur la frégate le Boston commandée par le Capitaine Tucker, lui en faire passer le montant a son adresse à Bordeaux. Cette demande toute juste en elle même ne souffrira plus aucun retard dans sa decision. Si vous daignés, Monsieur, l’honorer de vôtre protection il ne cessera ses voeux pour vôtre santé, et prosperité.

P. Roussille

Mon adresse est...chez Mr. Cazameau Courtier ruë Causse-rouge à Bordeaux
Endorsed: Roussille
[In BF’s hand] That the Payment of Wages and Prize [ment?] is always in the Country where the Ships of War were fitted out. That the Application to me in France, who cannot know anything either of the Value of the Prizes or of the Persons who may have a Right to Shares in them, is very improper. That it should be made in America by the Claimant himself or some Person authorized by him; Advise him to send over his Demand and the Proofs to the Consul of France at Philadelphia
641502 = 042-u176.html