From — Laroque de Montels (unpublished)
a st omer ce 28 dexembre 1777
Monsieur,

Voüe depuis l’année 1758 par inclination autant que par état, au service de france ou je suis attaché par le devoir de patriote, je ne pencerois pas a m’éxpatrier, si l’ambition d’un avancement legitime ne me faisoit desirer de proffiter de la circonstance que semble m’offrir la guerre de l’amerique, pour reparer celui que jai perdu a la derniere paix apres l’aquelle je me vis obligé par la Refforme antiere du Regiment ou javois fait la guerre, de reprendre mes services a la suitte de celui de vivarais ou jai dans ce moment le grade de lieutenant en premier: mais lieutenant en premier a trente et cinq ans! Obligé de voir arriver de droit a la compagnie tout ce même corps de lieutenants qui sont touts mes cadets de service de plusieurs années! sont les motifs, qui joints a la privation d’une aisance necessaire pour m’ouvrir d’autres voies d’avancement, me font recourir, a l’exemple de plusieurs de mes compatriotes, a une protection que votre renommée anonce favorable a mes vues. Jai donc l’honneur de vous demender, monsieur, le grade de capitaine avec troupe au Service du congré ameriquain. Joze ésperer que vous voudres avoir quelque confiance en l’experiance que doivent donner dix et neuf ans de service sur lesquels jai fait trois campagnes en allemagne. Je compte asses sur l’estime de mes chefs et sur l’amitié de touts mes camarades pour pouvoir m’etayer, sil y a lieu, d’un certificat tel que vous poures le desirer.

Je sens bien, monsieur, que je m’y prends un peu tart; mais en aprenan les avantages que les americains on eu, n’en resulte til pas la perte de plusieurs bons oficiers? aux talents desquels je voudrois pouvoir aspirer! et auquels il ne dependra pas de moi que je ne succede en quelque chose. Je souhoite donc vivement, monsieur, que vous veuilles et puissies acceuillir ma demende auquel cas si vous avies des raison politiques, pour ne pas traiter avec moi par letre vous voudriez bien en conferer avec mr. de Bachellier qui doit avoir la bonté de vous remettre celle que jai l’honneur de vous ecrire, et qui (par le canal de mr. son frére capitaine au Regiment le seul a qui jai comuniqué ma demarche) me faira part des resultat de ma demende, dans laquelle je dezire trouver sinon une aisance du moins des moïens de pouvoir me passer des secours de ma famille de laquelle je n’ai rien a esperer pour un tems qu’il m’est dur de voir limité, par l’établissement de mon frere aîné, a la mort d’un pere: mais avant, tout espece d’angagement il est indispenssable, monsieur, que que vous puissies me negotier aupres de nostre ministre, ou m’indiquer les moiens d’obtenir aupres de lui la promesse de plusieurs conges consecutifs, et même un seul asses long pour pouvoir continuer la guerre en amerique tant quelle y durera, sans manquer a mon Roy, et pour la concervation de mon rang (même de mes apointements sil estoit possible) quel que soit le sort des ameriquains aux quels je munirai en déffence. Si vous voules bien me prometre au nom de cette brave nation des avantages que jaurois deja trouvé dans ma patrie avec moins de malheur, ou quelque protection. Jai l’honneur destre avec un profond respect Monsieur Vostre tres humble et tres obeissant serviteur

Laroque de montels

Endorsed: La Roque de montels Offr.
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