Si nous osons vous tirer pour quelques instans de la profondeur de vos occupations littéraires, c’est pour vous prier d’accorder votre protection à deux Citoyens qui ne peuvent soutenir la vue d’une patrie accablée sous le despotisme. Notre éducation qui n’a point été négligée, nous fait sentir plus vivement, et avec plus d’amertume les maux que lui causent ceux qui la gouvernent.

C’est donc vous, Monsieur, qui par vos lumiéres avez si dignement coopéré à l’indépendance de l’Amérique, que nous implorons pour nous y faire trouver une nouvelle patrie; ce sera là, que sous les drapeaux de la Liberté, nous chercherons à fortifier nos connaissances, et nous ne compterons pour jours heureux que ceux où nous aurons pu être utiles.

Mais comme nous n’avons qu’une éducation sans fortune nous desirerions beaucoup que vous voulussiez nous y faire passer sur les vaisseaux qui sont à vos ordres, afin de nous sauver des fraix que nous ne pourrions supporter. Nous demeurons Monsieur, avec le profond respect que l’on doit aux grands hommes vos très obeissans serviteurs