Me trouvant hier à dîner chez une dame de mes amies on parla de vous, Monsieur, et de l’operation que vous deviez subir; je m’empressay aussitôt de proposer un remede très simple, très facile à prendre et très efficace à en juger d’après plusieurs temoignages autentiques et surtout d’après ce dont, par un pur effet du hazard, je viens d’être le témoin.

Un Mr. fonteneau maitre d’hotel de M. le Cardinal De la Rochefoucaud actuellement à l’hôtel de Pons Rüe des saints peres avoit indiqué à un de mes amis comme lui attaqué de la Pierre, un remede de M. l’abbé Guyard grand vicaire au diocese du Mans; mon ami sachant que je devois me rendre à Paris m’avoit chargé d’aller voir moi même ce M. fonteneau pour conferer avec lui sur son etat et lui rendre compte de ce que j’aurois vû: j’ai trouvé M. fonteneau après 46. jours du Régime indiqué, bien portant et presqu’entierement debarrassé de sa pierre dont il rend, plusieurs fois par jour, des parcelles au fonds du verre dans lequel on conserve ses urines; il mange bien, dort bien, et vaque librement à ses affaires depuis quelques jours.

Si vous le desirez, Monsieur, j’engagerai M. fonteneau à se rendre chez vous et là vous pourrez à votre aise l’interroger sur la nature du remede, sur ses effets, sur le Régime à observer, et sur son etat actuel.

Le Remede ne m’appartient point; je ne suis ni medecin, ni chirurgien; le seul interêt que j’aye dans cette occasion est de propager la connoissance d’un remede qui me paroit très sur et très simple, interêt puissamment augmenté par le desir que j’aurois de contribuer au repos d’un homme celebre et dont l’existence me paroit si interessante et si précieuse.

Je suis avec une profonde et très respectueuse considération Monsieur Votre trés humble et trés obéissant serviteur