From A.C. Schüler (unpublished)
a Brunsvic ce 8 Oct. 1779.
Monsieur,

La bonté du Coeur de Votre Excellence etant si universellement connu, me fait esperer, que Votre Excellence aura la bonté de pardonner la hardiesse d’un inconnu, qui se donne la Liberté de Lui adresser ses très humbles requétes. C’est l’amour pour un frère unique qui m’y donne le Courage, et me fait esperer en même tems, que votre Excellence ne me refusera pas la grace, que je vais Lui demander. Je suis Conseiller et Secretaire privé au service de Son Altesse Serenissime Msgr. le Duc Ferdinand de Brunsvic Lunebourg. Je n’ay qu’un frere unique, qui etant à la fleur de son age et souhaitant de voir les autres parties du monde, s’est fait enroller malgré la volonté de ses parens en qualité de porte enseigne parmi les troupes Ducales de Brunsvic, qui se trouvent actuellement en Amerique. Le Destin ayant livré le General Bourgogne avec la plus grande partie de ces troupes entre les mains des Etats unis de l’Amerique, mon frère s’est trouvé parmi ce nombre. N’ayant pas eu depuis tout ce tems de ses nouvelles, mes vieux parens en sont au desespoir. Il n’y a d’autre moyen que la Grace de votre Excellence, qui peut nous soulager. Je me prends donc la Liberté de remettre dans les mains de Votre Excellence une lettre, La suppliant de la faire rendre à mon frère malheureux. Elle ne contient que de faits de famille, cependant elle est ouverte, afin que Votre Excellence Se puisse convaincre qu’elle ne contient pas autre chose. Il y a dans cette lettre encore une autre, adressée à Madame la Generale de Riedesel, aussi ~y2 bien ouverte. La bonté du Charactere de Votre Excellence me fait esperer que je n’aurai pas un refus. J’ai l’honneur d’etre avec la plus grande veneration, Monsieur, de Votre Excellence le plus obeissant Serviteur

A. C. Schüler

Si Votre Excellence voudroit avoir la Grace de faire remettre la lettre incluse a un des Generaux des Etats unis d’Amerique qui a sa position sur la Cote de Virginie, je suis persuadé que la lettre sera rendue à mon pauvre frère.
Addressed: A Son Excellence Monsieur le Docteur Franklin / Ministre plenipotentiaire des Etats unis d’amerique à la / Cour de Versailles / a Paris / fr. Strasbourg
Endorsed: Schuiler ce 8. Oct. 1779.
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