From the Baron de Feriet (unpublished)
Versailles Le 5 Xbre 1784

Vous m’aviés fait espérer, Monsieur, que quand Mr. votre petit fils serait de retour, il viendrait voir les différens appartemens que je vous ai cherché ici; depuis que j’ay eu L’honneur de vous voir, j’ay sû que Mr. de cabre 1er commis de la Marine, devoit quitter une maison fort belle, et dans le voisinage de Mr. de reynneval, en conséquence, je lui ai fait parler, et j’ay été le voir pour savoir de Lui s’il serait possible de prendre quelques arrangemens a ce sujet; enfin, Monsieur, tous les différens propriétaires auxquels je me suis adressé, m’obsédent pour savoir si l’on prendra Leurs appartemens; je les ai toujours tenu en suspens, parceque de jour en jour j’attendais Monsieur votre petit fils; j’espérais aussi pouvoir aller vous demander Votre derniére résolution, mais sans cesse contrarié par mes affaires et par la mauvaise santé de ma femme, je n’ay pû trouver un jour dont je puisse disposer pour avoir l’honneur de vous voir, malgré tout le desir que j’en avais. Cependant, comme il me serait difficile de différer plus Long-tems de faire une réponse positive, oserai-je vous prier, Monsieur, de vouloir bien me faire le plaisir de me mander si vous êtes toujours dans les mêmes dispositions, et de m’adresser votre lettre par la petite poste a l’hotel D’yorck rue jacob, ou je compte être demain matin; c’est tout près de chez Madame La Duchesse de Villeroy qui m’a donné rendèz-vous pour causer de nos harmonica. Toute ma famille et moy, nous désirons trop vivement qu’il puisse entrer dans vos arrangemens de vous rapprocher de nous, pour ne pas craindre que vous ayez changé d’avis a cet égard. Comptant sur la certitude de votre établissement ici, nous nous étions accoutumés a penser que vous nous permettriés de vous prouver notre tendre attachement par nos Soins et nos attentions, le tems que vous auriés passé ici aurait été pour nous une fête continuelle, et s’il faut que nous renonçions a une espérance aussi flatteuse, de toutes les contrariétés que nous avons éprouvées, celle là sera sans contredit celle qui nous affectera le plus vivement.

La maison que Mr. de cabre vient de quitter, est a son compte jusqu’au 1er avril. Si vous la gardiés plus Long-tems, il faudrait en traiter avec le propriétaire. Il y a un beau jardin, et la maison serait a vous toute entière. Si vous n’avés pas changé d’avis, je vous prie, Monsieur, de me regarder ici comme votre commissionnaire, de compter sur tout le zèle dont je suis capable, et de croire que je ferai tous mes efforts pour vous éviter des embarras et de la depense.

Ma femme me charge de mille tendres complimens pour vous. Agrées, je vous prie, les assurances de l’attachement inviolable et du respect avec lequel je suis Monsieur Votre très humble et très obeissant serviteur

le baron de feriet

Endorsed: De Feriet 5 Dec. 1784.
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