Louis-Guillaume Le Veillard to William Temple Franklin (unpublished)
Passy 4 juillet 1786

Il paroist par vostre lettre du 6 may 1786 mon cher amy que la derniere lettre que vous avez recue de moy est du 6 janv. et que vous n’en aviez pas anterieurement de plus recente que celle du 9 8bre. Cependant je vous ai écrit deux fois dans cet intervalle savoir le 30 8bre et le 19 xbre. Vous ne m’accusez pas non plus la réception de vos arbres envoyés par Mr. Williams qui s’est deja presenté plusieurs fois pour en toucher le prix; mais comme il en a repondu et qu’il est convenu entre nous qu’ils ne seront payés que lorsque vous men aurez accusé la réception je l’ai remis a cette époque, ils netoient pas encore chez vous le 6 may, je crains bien qu’ils ne soient arrivés trop tard.

Vos finances qui sont encore assez belles moyennant ce retard ont ete bonnifiée de 7 l.t. 1 s. 9d. par le change des 9 louis que vous m’aviez laissés et qui ont gagné 15 s. 9d. par louis de sorte qu’en ce moment jay a vous 220 l.t. 11s 9d.

Si vous n’avez pas achepté de bois pour moy, ny pensez plus, il seroit plus cher qu’ici, je croyois que vostre pays en produisoit et qu’il y seroit a von compte mais il y est importé, je n’en ai pas une grande envie, si elle augmente je tacherai de m’en procurer de la 1ere main.

Si vos chevreuils et vostre homme étoient prests ils partiroient par la vaisseau qui va porter cette lettre il est expedié du havre a philadelphie par Mr. Ruellon, mais Mr. Le Roy ma dit encore hier que les 3 anciens et 4 nouveaux ne pourroient estre prests qu’au mois de séptembre; plusieurs menuisiers se sont presentés, j’ay refusé les uns qui n’étoient pas convenables, et deux que j’avois agreés se sont dedits, j’espere que nous en trouverons d’ici au mois de 7bre.

Le Roy vient de faire un voyage a cherbourg pour y voir couler deux cornes, on travaille avéc une grande activité a la formation de ce port qui peut un jour donner de grands chagrins aux anglais, le Roy a recu les plus vifs temoignages d’affection dans toute sa route et tous s’accordent a dire qu’il a fait tout ce qu’il fallait pour les augmenter; la Reine n’étoit pas du voyage elle nattend que le moment d’accoucher.

Je ne conçois pas que vos livres ne soient pas arrivés, il est certain que Mr. Grand les a fait partir a l’époque indiquée par ma lettre, j’espere que vous les avez a présent, en attendant je prierai Mr. Grand de faire des recherches a ce sujet.

A l’égard des souliers vous avez du recevoir une épitre addressée a moy par Mr. Mazzard suffisament instructive, je serai cependant bien aise de savoir si vous les avez recus.

J’aprehende que les jambons n’ayent eu le sort que je craignais, il y a 5 semaines que j’ay recu vostre lettre et ils ne nous sont point encore parvenus, sans doute l’honête Mr. Lim[ozin] les aura fait manger au Roy qui a passé par le havre en revenant de cherbourg.

Tachez donc de m’écrire plus au long, vous devez avoir du loisir dans vos jerseis, n’attendez pas pour commencer vostre lettre la demi heure qui precede le départ du vaisseau, l’union est-elle a philadelphie? Le congrès est il enfin composé dun assez grand nombre de delégués pour agir? Voyez vous dans l’avenir pour vous quelqu’éspérance de retour, Comment se portent Mr. et Madame Jay assurez les je vous prie de mon respect, et rappellez moy au souvenir de MM. Benjamin, Williams, Le Rey. Le Pauvre la Motte est mort déséspéré de n’avoir pas passé avéc vous; houdon va se marier j’ignore a qui, Mr. Brillon a la goutte depuis paques les Paris et malachel sont a Vilers, Madame [de Malachel] est présque preste d’accoucher, elle se porte a merveille. Madame et mademoiselle Le Veillard vous embrassent, vous deviez leur écrire, mais les vaisseaux partent si vîte. Adieu mon cher amy je vous aime pour toujours et vous embrasse

Le Veillard

Addressed: A Monsieur Monsieur Williams Temple franklin chez monsieur / son grand pere président du conseil exécutif de Pensylvanie / a Philadelphie
Endorsed: Recd. in June 1787
643186 = 044-u200.html