From Pierre Bon de Corcelles and Other Applicants for Emigration, with Franklin’s Notes for Replies
als: American Philosophical Society
De Moudon au Canton de Berne le 5e. Mars 1779.

Monseigneur

Les lois constitutionelles de la nouvelle Republiq. des 13. Provinces unies d’ameriq. remplissent d’admiration tous ceux qui les connoissent et font desirer à tout homme, qui aime la liberté, de vivre dans un Paÿs où elle se trouve si bien conciliée avec l’ordre; quant à moi, non seulement je suis decidé à y aller finir ma Carriere, mais encore à employer mes petites facultés pour concourir à l’affermissement de la nouvelle constitution; ce sera ma Patrie d’adoption, la seule que je connoisse selon mes principes; dès là, il me semble que ce seroit une espèce de defection d’attendre que le grand ouvrage soit fini pour y aller habiter, qu’il y a de lhonneur et meme du devoir de partager les perils; mais simple particulier avec une fortune bien mediocre ma jonction seroit très peu de chose; n’importe nous ne devons que ce que nous pouvons.

Je puis avoir quelques soldats-agriculteurs robustes et braves qui passeroient chez vous sous ma conduite sils avoient l’assurance que là ils eussent du terrein à cultiver;

Pourriés vous donc Monseigneur me conceder à moi, au nom de vôtre Republiq. une certaine portion de Terre dans l’une des 13. Provinces (si possible dans celle de Pensilvanie) sous des conditions favorables?

Je me garderai bien, toutefois de presenter comme assuré un projet que plusieurs evenemens peuvent croiser, parceque je ne cherche pas à vous tromper, c’est pourquoy je consens que la concession prementionnée si elle est faisable soit conditionelle et quelle porte que j’aurai Cent acres de terre pour moi, arrivé sur les lieux, et en outre cinquante pour chaque personne de ma suite, où Tel nombre quil vous plaira de determiner pour le prix qui sera convenu sil netoit accordé gratis aux Charges et conditions de droit envers le gouvernement.

Autant eloigné des lieux que je le suis il peut arriver que je megare dans mon projet, peut être meme ce que je sollicite est-il impossible; en ce Cas puis-je me flatter Monseigneur d’avoir une notice en redressement & si la chose est faisable oserois-je vous prier de m’honnorer d’une Reponse? Je vous indiquerai incessamment à Paris une personne notable et connuë en Cour qui vous donnera des Temoignages suffisans de ma loyauté et de ma Candeur: Et dans l’un comme dans l’autre cas Votre Excellence daignera faire attention que ma resolution quoique bien juste seroit considerée par nos aristocrates Bernois comme un Crime d’Etat si elle leur etoit connuë: on nous dit libres et Cependant on nous puniroit duser de nôtre liberté en changeant de Patrie; Cest pourquoy je supplie instamment Vôtre Excellence de garder ce secret et de pardonner ma liberté en faveur de zèle qui manime et des sentimens de respect et de Confiance avec les quels je suis Monseigneur De vôtre Excellence Le trés humble et trés Obeïssant Serviteur

Pierre Bon de Corcelles

Endorsed: That I am obliged to him for his Good Will to America.— That the Lands in Pensilvania not yet granted, all belong to the Proprietary Mr Penn. That he sells them for 5 £ Sterling the 100 Acres. A Price so low that probably the Gentlemen would chuse rather to purchase than accept them as a Gift. That no Lands are given to encourage Strangers to settle in that Province. A Good Climate, good Air, good Soil, good Government, good Laws & Liberty, have been found sufficient Encouragements, without hiring Inhabitants by other Gifts: and all those he will meet with, besides an honest virtuous People, who receive Strangers with a sincere Welcome, and will respect his Talents.
Notations in different hands: Bon de Corcelles Mars 5. 1779 / Pierre bon Da Corcellin Moudon 5. Mars 1779.
631712 = 029-052a.html