From — Rouzier (unpublished)
à Montargis le 15. 9bre. 1783.
Monsieur

Dans l’Etat souffrant ou je suis reduit depuis quinze mois, j’ay cherché partout des secours sans pouvoir en trouver: plusieurs de mes amis qui connoissent vos rares Talents et combien vous étes l’ami de l’humanité, m’ont beaucoup engagé a vous exposer ma cruelle situation. J’ose le faire, Monsieur, avec la plus grande confiance, etant persuadé que si vous avés des remedes propres à me soulager, vous voudrés bien avoir la bonté de me les indiquer.

Il y a plusieurs années que j’ay été attaqué de la goutte depuis quinze mois elle a remonté dans mes jambes et mes cuisses et même jusques dans les bourses, il s’est établi à mes jambes des fontaines qui ont peutétre desja rempli un quarre d’eau; dans la nuit l’enflure diminue, le jour elle augmente, j’ay pris differentes purgations qui ont produit de grands effets, sans detruire la cause. Enfin, Monsieur, mon etat est digne de pitié, je me flatte que vous en serés touché et que vous voudrés bien accelerer ma Guerison. Je ne vous dis rien, Monsieur, sur l’importance du service que vous me rendrés, ni sur ma reconnoissance qui egalera en tout tems les sentimens très respectueux avec lesquels j’ay l’honneur d’etre Monsieur Votre très humble et très obéissant serviteur

Rouzier
officier retiré de l’infant. Duc de

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