From Julien-David Le Roy and Philip(?) Keay(unpublished)
a Paris ce 23 mars. 1787. à la chaussée d’Antin
Monsieur,

Differentes causes m’ont fait différer jusqu’a présent à vous témoigner la vive reconnoissance que j’ai, que j’aurai toute ma vie de l’honneur que vous m’avez fait en m’écrivant et de l’extrême honeteté avec laquelle vous m’avez rendu ce service essentiel. Ce service malgré tous les obstacles que Je trouve, malgré toutes les isles de glace que je rencontre, en heurtant mon frêle vaisseaux contre tous les départemens de mon pays, influra sans doute de la maniere la plus favorable sur mes recherches. Quand vous aviez tant, et de si grandes affaires, me tenir Parole, m’écrire au milieu de la mer, lire votre lettre à Philadelphie à la societé Philosophique, la faire imprimer dans ses mémoires, me faire inscrire au nombre de ses membres, et me L’envoyer après quelques mois seulement d’intervale toute imprimée voila des traits de bonté qui resteront gravés dans mon coeur aussi long-tems qu’il conservera quelque mouvement.

Cet attachement que vous m’avez inspiré tous ceux qui vous connoissent beaucoup l’ont pour vous. Sans cesse nous nous entretenons de vous avec Mr. Keay, Mme cheminot: avec Gudin. Je ne sceai si c’est parce qu’il entre toujours dans l’attachement des femmes quelques choses de plus que de l’amitié; mais nous autres hommes sommes forcés de reconnoître qu’elles expriment plus vivement ce qu’elles sentent que nous. Mme cheminot a fait faire votre portrait; elle la mis dans la place la plus distinguée de son salon, et elle en a celebré l’inauguration il y a quelques semaines par une fête charmante qu’elle a donnée à Tous vos amis et aux siens.

Mon frere a traduit votre lettre, je la fais imprimer dans le censeur universel Anglois et j’en ai fait tirer plusieurs exemplaires a Part. La Partie que j’ai l’honneur de vous envoyer est la seule qui soit encore imprimée, j’en ai envoyé un exemplaire a Mr. Le Marechal de castrie au Duc D’Harcourt et a d’autres personnes.

On imprime aussi Actuellement une lettre que j’ai pris la liberté de vous addresser et dans laquelle je traite de moyens de Perfectionner la navigation des fleuves et d’appliquer les nouvelles voiles latines sur les plus grands vaisseaux. Je l’ai soumise a l’examen de L’Academie des belles lettres et je la publie avec son privilège.

Après avoir lu ce qu’on a ecrit de plus important sur la resistance que les corps épprouvent en se mouvant dans l’eau et avoir bien consideré toutes les conditions qui servent a déterminer les oeuvres vives, et les oeuvres mortes [de] L’avant et de l’arrière des vaisseaux, je me suis persuadé qu’on pouvoit faire avec des Plans droits des vaisseaux tout aussi bons, et peut être meilleurs que ceux qu’on [fait] actuellement avec des courbes si compliquées; je vous en en[verrai] d’ici a quelques semaines des modeles. Je suis avec respect Monsieur et avec tous les sentimens qu’inspirent l’elevation de l’ame la subli[mité, le] genie, et la bonté

Votre très humble et très obeissant serviteur

David Le Roy

M. Le Roy allows me place to express Madame de C[heminot’s] and my warmest thanks for your obliging remembrance [of] us in your letter to him: nothing, but the idea that you enjoy a perfect state of Health in America [could] soften the regret we continually feel for the lo[ss we] have made in your leaving France. Madame de Ch[eminot] embraces you with the utmost affection and I with the [ ] esteem, veneration and respect. May I beg my best compliments to Mr. Wm. Franklin and to Mr. Benjamin.

P. Keay.

Mr. le chevalier de Morages qui ecrit sur l’empire Ottoman l’ouvrage le plus magnifique, le plus vrai, le plus instructif, m’a remis deux des prospectus qu’il a publiés pour vous les faire passer.
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