From J. F. Fournier l’aîné (unpublished)
Monsieur,

Permettez moi d’avoir l’honneur de vous écrire pour m’informer de l’état de vôtre santé, et en même temps vous proposer mes services ayant appris que vous aviez deissein de faire apprendre la gravure a Mr votre petit fils. Comme la gravure est l’ame et le premier principe de l’état de la fonte des caractères d’imprimerie parce que pour être véritablement bon fondeur, primo l’on commence à graver, frapper le poincons lorsquil est fait et justifier la matrice étant bien frappé, alors on présente la matrice au moule pour la fondre et connoitre par la son dégré d’enfoncement dans la matrice pour former la hauteur en papier quelconque. En même temp on apprend la dégration des proportions pour les forces de corps des caractères et les calibres quil faut faire juste pour y verifier l’oeil de chacque sorte de lettre soit grosse ou petite, toute ses sortes de choses sont nécessaire a scavoir ensemble pour former un véritable artiste dans la fonderie et être à même de connoit lesprit de l’état. Scavoir aussi arranger un moule parfaitement pour la force des corp, la hauteur en papier et lajuster de pied en tête tant pour sa force de corp que pour la froterie de maniere que lorsqu’un moule est parfait, le poincons et la matrice bien faite l’ouvrage ou la lettre qui sort du moule est plus d’amoitie faite c’est adire qu’après que la lettre est gravé, frappé, justifié fondu froté et composé la derniere main qui est l’appret comme la couppe et la visite des lettre dans son prototype des forces de corp n’en devien que plus aisée et parfaite pour servir a l’imprimerie l’opperation du fondeur etant fini dans toutes sa perfection. Et l’impression bien conduit c’est le moyen de faire des ouvrages parfaites et qui pouvoit être goute de tous les amateur des sciences et des Art car rien n’est plus flateur davoir dans ses main un liv[re] bien imprimé en beau caractère et beau papier le tout en est plus agréable a la vue. Enfin Mr si c’est votre bon coeur et vôtre bonne voloté, je vous en demande la préference et vous en aurez toute ma vie toute la reconnoissence possible si vous m’en jugé capable ce qu’attendant par votre réponse je lhonneur d’être bien sincerement avec tous le respect, Monsieur, vôtre très humble et très obeissant serviteur

J.F. Fournier Lainé
Graveur du Roy
rüe St. victor à l’hotel du chariot d’or
près la rüe des Boullenger
a Paris
ce 2 xbre 1784
Addressed: A Monsieur / Monsieur franklin envoyé / extraordinaire de L’amerique / à Passy
641609 = 042-u284.html