Nous officiers majors et mariniers de la fregatte la Pallas transferés sur le Serapis, et officiers majors et mariniers de la corvette la vengeance transferes sur la Fregatte la comtesse de Scarborough declarons et certifions que Mr. Paul Jones capitaine des vaisseaux americains a rendu la fregatte la Serapis le dimanche 21 du mois de 9bre 1779 a Mr. Cottineau de Kerloguen dans l’etat le plus affreux et tel qu’il ressembloit plutot a un navire abandonné qu’a un navire que l’on dispose a partir. Premierment il se retira a bord de l’Alliance laissant son Equipage a bord du Serapis en rumeur pret a se soulever, et qui y etoient d’autant plus fortement qu’ils étaient touts yvres au moien de l’eau de vie qu’on leur avait abandonné la nuit precedente, ces troubles furent premierment appaisés chez les volontaires par les soins de M.M. Cottineau et Chamillard qui les ramenerent a leurs devoirs, et avec les secours de ceux ci on forca les matelots a coup de sabre a quitter le vaisseau et on les fit conduire a bord de l’alliance ou M. Paul Jones s’était retiré. Apres cela on s’occupa a reconnoitre les objets qui etaient dans le vaisseau et son etat: il n’y avait point d’inventaire, on en obtint un 3 jours apres a force de sollicitations, mais tres informe, impossible a verifier par la confusion horrible ou etait le vaisseau, et que Mr. Cottineau de Kerloguen signa avec restriction pour faire cesser toutte relation entre Mr. Jones et lui.
Le dit Vaisseau le Serapis était d’une malpropreté a ne pouvoir tenir dans les bas (Mas?), la calle absolument dérangée 150 barriques d’eau de vuide pas une livre de pain, ni un ver de liqueur quelconque, point de prisons pour les prisonniers qui auraient eu la liberté d’aller par tout le vaisseau sans la precaution des fers dont ils etaient chargés, pas un cable de paré a mouiller ny a filer, les batteries du vaisseau sans reparations depuis le combat souffert le 23 7bre pas un sabord de la batterie basse frizé grande partie malajusté, toutes les ustensiles du canonier, du Pilote, les menues armes cassées, brisées et dispersées ca et la dans touttes les parties du vaisseau grande partie des hauts non réparés de son combat, un tiers des manoeuvres courantes manquant, pas un hauban ridé, seulement la misene, le petit hunier et le peroquez de fougue en vergue, le Pont et les gaillards embarassés a hauteur d’homme, pas un filet de bastingage, touts les chandeliers rompus et faussés partie perdus point d’embarquation a bord, qu’un petit canot, hors de service, touttes les offices des chambres brisées, pas une serrure ni un cadenas dans le vaisseau, non plus que des barres de Panneaux de facon que tout y etait a la discretion de l’equipage. Les volontaires en partie nuds et nomement les blessés et les malades, sur les informations prises des volontaires qui n’avaient pas quitté le bord, on apprit qu’on avait été occupé les 3 jours précedents a transporter nombres d’effets et effets de premiere necessité dont est notte particuliere certifié de ce vaisseau a bord de la fregatte l’Alliance.
Et sur l’examen des objets manquant comparés a ceux de rechange le dit vaisseau le Serapis était hors d’etat d’etre mis en mer: sur quoi M. Cottineau jugea d’apres le laps de tems necessaire pour les faire venir d’Amsterdam qu’il convenoit pour presser l’expedition de prendre tout ce qu’il pourroit a la Pallas et se borner a faire demander a Amsterdam ce qu’il ne sy trouvait pas.
Certiffions aussi qu’apres avoir examiné le grand mat du dit vaisseau nous l’avons trouvé quoique neuf de rebut d’un m’auvais bois, chargé d’aubours, mal travaillé et n’aiant aucun lien de fer quoique formé de pieces d’assemblage: qu’en outre le dit mat était fort mal appuié ayant des haubans trop courts auxquels il avait été mis des alonges plus faibles que les haubans.
En foi de quoi nous avons signé double pour servir et valoir en ce que de raison fait a bord du serapis le 24 9bre 1779