From — Saunier (unpublished)
paris, le 17 Mars 1783.
Monsieur,

Les bienfaiteurs de l’humanité ont des droits à la vénération de tous les hommes qui, plus que vous l’a méritée? C’est par vos soins paternels que votre patrie a triomphé de l’oppression et de la tyrannie; c’est à vous que l’on doit cette mémorable paix, qui lui assure à jamais la liberté, don précieux qui fait le bonheur de tous les êtres pensans. Le nom de franklin, de wasingthon, d’Adams et de Laurens, et celui des hommes illustres dont la sagesse et la vertu, honorent votre patrie, rappellent les noms fameux de Brutus, de Caton, de Cicéron et de tous les grands Républicains de l’antiquité. La postérité, en apprenant cette révolution, frappée de respect et d’admiration, croira ne le pouvant concevoir, que c’est l’ouvrage des Dieux. Si l’ode que le retour de la paix m’a inspirée et que j’ai l’honneur de vous envoyer n’est pas digne de votre attention; Daignez au moins y pardonner le zèle et la vénération que vos vertus inspirent; ce sont eux qui m’ont rendu témeraire, car,

pour bien chanter les Dieux, il faudroit étre eux.

J’ai l’honneur d’être, Monsieur, avec le plus profond respect et la plus grande vénération Votre très-respectueux et très-obeissant serviteur

Saunier
rue de Grenelle, près la Croix Rouge, entre le
limonnadier et l’épicier, maison de la Dame de Bievre.
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