From the Société de Commerce Maritime de Prusse (unpublished)
[c. 1783]
Mémoire

Comme la Direction générale de la Société de Commerce Maritime de Prusse sait que les négocians de L’Amérique Septentrionale cherchent à lever un Commerce direct avec le Nord de l’Europe, pour en tirer les productions et fabrications, dont ils ont besoin et qu’ils n’ont pu jusqu’ici présent, se procurer qu’en très petites quantités, parce que les personnes, auxquelles on a Voulu Donner ces commissions, ne se sont pas trouvées avoir des fonds suffisans pour embrasser une affaire de cette importance avec toute l’énergie nécessaire, pour qu’ils y trouve de l’avantage et qu’il en naisse une rélation suivie et solide entr’eux et l’Amérique: Elle propose de remplir toutes les Commissions qu’on lui Donnera et ce par des navires; qu’Elle armera pour y transporter sous Pavillon Prussien tous les objets de production et de fabrication du Pays, Dont on aura besoin, comme Toiles de diverses qualités, draps, Etoffes de laine, bas, gands et bonnets de Laines et de cotons etc., desquels tous Elle pourra fixer les prix, soit de leur cout avant leur embarquement ou bien avec l’augmentation des fraix jusqu’au lieu de leur destination, aussitôt, qu’Elle sera pourvüe d’une Notte exacte des quantités et qualités des objets, que l’on desire: Mais L’Expédition ne pourra s’en faire, que sous la condition qu’on assurera d’avance à la société, que le Montant de ces marchandises sera acquité dès leur arrivée en Amérique et qu’il lui en sera d’abord fait tel retours en denrées américaines; pour cet effet il faudroit qu’Elle fut assurée de la solidité, de l’intégrité et de l’intelligence des Commettans, a fin qu’Elle puisse en toute sureté Leur confier ses deniers.

La Direction estime, que Monsieur franklin, qui a sans doute connoissance des Commissions en question, sera plus que personne dans le cas, non seulement de Lui donner les renseignemens nécessaires sur l’article des Marchandises, que l’Amérique consomme le plus, mais qu’il pourra, s’il veut en avoir la bonté, La charger des commissions de ses compatriotes. Elle Lui en aura d’autant plus d’obligations, qu’Elle est bien convaincue, qu’il ne Lui adressera que des Maisons, avec lesquelles Elle puisse travailler en toute assurance; d’un autre coté Elle est tres assurée, qu’il aura tout sujet de satisfaction sur la manière, dont la Direction cherchera à entretenir et à étendre ses rélations avec cette partie du nouveau Monde, par des prix modérés, que devront lui mériter une préférence marquée sur les objets des fabrications du Nord.

Si la Paix entre les puissances belligérantes, que l’on attend avec impatience, se conclut bientôt, comme on l’espère, la Direction se fera un plaisir de continuer à faire un Commerce suivi avec les Etats de l’Amérique, et si Elle y trouve un débouché assuré, Elle pourra bien alors se résoudre à y établir une Maison solide en Commandité, qui soit toujours approvisionnée des objets les plus courants, afin de combiner par là les intérets de cette Nation avec les siens propres.

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