From — du Radier (unpublished)
à Nantes le 4 Mars 1783.
Excellence

Il vient de m’être rapporté que vous avez cherché des ouvriers pour former une fabrique d’indiennes à l’amerique, et que vous desiriez trouver des chefs en etat de conduire un pareil etablissement. Si ce Rapport est vrai, et que vous n’aiez pu encore trouver des sujets à votre satisfaction, j’espere voir Realiser le desir que j’ai depuis quatre années de former une pareille entreprise; C’est dans cette vuë que je me suis etroitement lié avec trois sujets qui ont des talents assez superieurs dans tous les Genres pour que je puisse assurer quil vous seroit presqu’impossible de reunir aussi parfaitement tous les talents.

En vous offrant nos services dont surement vous aurez tout lieu dêtre satisfait, j’ose prier votre excellence de m’accorder une reponse, qui me fasse connoitre vos intentions à ce sujet, parceque, si elles ne sont pas favorables, nous suivrons les plans que nous nous sommes formés, pour une pareille operation, mais si comme je l’espere elles favorisoient nos vuës, je m’expliquerois plus clairement, et d’une façon à meriter d’autant plus l’entiere confiance de votre excellence qu’ayant murement reflechi sur cette operation, nous avons cherché à decouvrir tous les inconveniens pour y remedier, toutes les resources pour en tirer parti, et ce d’apres l’examen le plus strict de toutes les choses necessaires quelconques ce qui nous met à lieu de nous procurer tout ce qui peut etre necessaire et meme avantageux, et de nous assurer par la, les succès les plus brillants.

Etant dans le cas de prouver tout ce que j’avance, jespere que votre excellence voudra bien m’honorer le plus promptement possible d’une reponse à laquelle je vous prie de mettre une 2de. enveloppe, à Mr. Blin l’ainé docteur en medecine à Nantes qui est mon intime. D’après la reponse de votre excellence je vous donnerai le nom de mes trois associés leur talents, le mien, et vous mettrai à meme de nous connoitre parfaitement. Si meme il vous convenoit de faire le frais de mon voyage, je pourrois me rendre auprès de vous, les intructions que j’y trouverois dans vos conferences sur divers objets, dont je ne puis avoir qu’une connoissance imparfaite, me mettroient dans le cas de vous demontrer la bonté de l’operation dont je vous exposerois tous les details daprès lesquels on employeroit les plus puissants moyens, pour que l’operation eut, tout leclat, le succès, et laccroissement que l’on peut desirer et j’espere que vous serés entierement satisfait de nos vues a cet egard, et des mesures que nous prendrions. Rien ne me flatteroit plus que d’avoir une pareille occasion de vous temoigner de vive voix le profond Respect avec lequel je ne cesserai d’ètre, de Votre Excellence Le tres humble et tres Obeissant Serviteur

Du Radier

Endorsed: Duradier 4 Mars 1783
639280 = 039-u084.html