Malgrè que je n’ai pas L’honneur d’etre Connu de vous, cependant j’ose vous adresser celle cÿ, aiant etes dans Votre païs Natal, du nord de L’amerique, ou certainement j’ai jouis comme passager de touts les agrements possibles j’ÿ ai etes acceulli par toutes les personnes de La premiere distinction, avec tout l’honneur possible.

J’ÿ arrivai de surinam, avec plusieurs lettres de recommendation, tant du gouverneur que de Mrs. T: palmer, Gordon que d’autres, je fus mortifié que mes affaires ne me permettoient pas dans ce moment d’ÿ prendre ma demeure fixe, et qu’en avant je dus repasser en Europe, a cette fin esperant un jour retourner et m’etablir dans vos Climats, je laissai le plus jeune de mes fils, chez Mr. Martin Brimmer à Boston, pour ÿ apprendre le language et Comerce de ce païs, c’est la et a Providence, ou j’ai etes en grande liaison avec les Mrs. Brimmer, Bricq, t    smit et autres, ainsi qu’a providence avec Mrs. Neigtingal, Clark Brown, et autres, et pour Monsieur, vous convaincre de la realité, je vous joins, icÿ une lettre originelle de Mr. Brimmer qu’il me donna quand je partis, le 24 juilliet 1782 de Boston pour un amÿ a New ÿorck, en Cas je fus pris. Or Monsieur, je possede icÿ un bien taxé judicielement a quatre Vingt milles livres france, sans le bien que je possede en hollande, et celui de mon Epouse, qui peut monter au dela apres la mort de Madame sa mere sur tout quoi, je cherche un Credit, de 30 a 40 milles ff: [lb?] france, chès l’un ou l’autre Negociant, pour etablir un Comerce dans vos païs, et ÿ prendre Ma demeure et y former une Maison de Comerce, ce credit parmi (?) ma Caution susdite je ne puis le trouver icÿ, d’autang qu’on ne Connoit que peu ou point L’amerique du Nord, en hollande, le Negociant veut des Cautions a sa portée. Ne pouvês vous donc pas Monsieur, me mettre en recomandation, chès quelques Negociants de france et me proteger La dedans.

Et si je repassois dans Vos Climats, certainement, j’ÿ menerois une quantitè de monde de ce païs pour les ÿ placer, comme j’en ai etes requis par plusieurs Mrs. susdits tant a Boston, que providence, ou ne le prenés pas mal Monsieur, la Connoissance de L’agritulture manque, et d’hommes, a faire vivre cette premiere et utile branche, d’ou si j’avois L’honneur d’etre Connu de vous, je pourois vous donner des preuves convaincantes, je vous demande donc Monsieur pour L’un et L’autre votre Credit et protection, etant certain que je pourai, en tout etre utile a votre païs, dont j’ai pris toutes les Connoissances possible, honorés moÿ de Votre reponse a cette fin je joins mon adresse et Croiés moÿ avec la plus haute Consideration, qui vous est due Votre tres humble et tres obeissant serviteur