Intelligence from Bilbao (unpublished)
Bilbao, 20e. fever. 1779.

Il y a en espagne deux versions sur les dispositions de notre Cour envers les américains. Les uns disent qu’elle a reconnu leur indépendance, les autres que cette indépendance seroit contraire à la sûreté de nos possessions en amérique. Voilà une diversité d’opinions où il ne devroit pas y en avoir. En attendant que le rideau se tire, et cela ne doit pas tarder, les Corsaires américains entrent dans nos Ports et en sortent, comme s’ils étoient chez eux. Nous en avons dans ce moment ci trois dans notre Port, et M Emery agent du Congrès en fait armer un quatriéme, prise angloise.

Il est certain que l’on transporte beaucoup de munitions dans le camp de st. Roch. On me conseille de Cadix de donner sur les denrées d’amérique, vu les apparences d’un changement dans notre Système de neutralité. En conséquence j’ai voulu entreprendre une assés grosse affaire avec une personne qui a des relations avec le Ministre, et quoique j’aye offert 40 mille piastres d’avance, je l’ai trouvée roide sur le prix d’un effet qui souffriroit une forte augmentation en cas de guerre, de façon que je n’ai encore rien arrêté. De là il résulte que nos armements ont un grand objet. L’èspagne a de grandes prétentions. Ni le roi d’angleterre ni son Ministere ne peuvent pas y adhérer sans le concours de la nation, donc il faut une rupture et je la crois prochaine.

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