From Charles-Joseph Mathon de La Cour (unpublished)
Lyon 30 Juin 1785
Monsieur,

L’academie des sciences, belles lettres et arts de Lyon, instruite par une lettre de M. l’abbé de Chalut que vous accepteriez volontiers le titre de son associé s’est empressée de vous l’offrir d’une voix unanime, et m’a chargé de vous l’annoncer. Nous sentons tous et nous sentons bien vivement combien la gloire d’un nom tel que le vôtre honore une societé litteraire occupée principalement de l’etude de la nature sur laquelle vous avez repandu tant de lumiere et dans laquelle on rencontre pour ainsi dire a chaque pas des monumens consacrés a vos decouvertes. Pendant les dernieres années de mon sejour a Paris mon coeur a souvent palpité de joie, lorsque j’ai trouvé l’occasion de joindre mes applaudissements a ceux que la france sembloit vous decerner dès qu’on vous voyoit paroitre. Je suis plus heureux encore aujourdhui puisque c’est au nom de mes concitoyens que je suis chargé d’ajouter une fleur modeste a toutes vos couronnes et qu’il m’est permis, en mon particulier, de porter jusqu’a vous l’hommage de ma profonde veneration. L’academie me charge de vous faire passer la liste de ses membres et le tableau des prix qu’elle a decernés jusqu’a present. J’oserai y joindre une dissertation sur les loix de Lycurgue de l’auteur de ce Testament de fortuné Ricard que vous avez daigné recevoir avec bonté et que votre suffrage a penetré pour jamais de la plus vive reconnoissance.

J’ai l’honneur d’etre avec respect, Monsieur, Votre très humble et très obeissant serviteur

Mathon de la Cour

Paris 9 juillet 1785
Les abbés de Chalut et Arnoux ont l’honneur de faire leurs compliments respectueux à Monsieur franklin et de lui envoyer comme ses secretaires la lettre qu’ils lui ont promise. Monsieur franklin après l’avoir copiée et signée la remettra au porteur et les deux abbés la feront parvenir à M. Mathon après l’avoir fait contresigner. Mille et mille amitiés au cher petit fils.
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