Je me nomme antoine Deville ci devant Intendant chéz M. Le Baron de Benousky Genéral de Madacaska Vôtre amy, qui à passé dans le courant du mois d’août dernier à Vienne en autriche. Il me congédia la veille de son départ de Paris en me Laissant plusieurs Lettres de Recommandation aux fins de me procurer place honnête dans les arméments En cas qu’il s’en fit a St. Malò; mais Comme il ne s’y en est pour ainsi dire point fait, Je me suis trouvé obligé obligé de me rendre à Nantes, où Je suis malheureuzément sans Employ. J’ay eû L’avantage d’y voir Mr. LeMaire Capitaine de Dragons du Congré de L’amérique, auquel J’ai donné Communication de mon Brévet de Lieuténant, poste que J’ai Exercé pendant 26 ans á L’Isle de Malthe Contre la Porte Othomane, avec la Commission du Prince de Monacault, ainsi que Le Certifficat de mon Service Enqualité d’officier Bleu pendant 4 années Sur la Corvette du Roy nommée Le postillon Commandée par le Capitaine Sauniér, Sous Les ordres de M. Le Comte de Bénousky. J’ay Egallément assurré Mond.t Sieur LeMaire que J’avois Le Bonheur d’Estre honnoré de Votre trés puissante protection, Et que C’estoit Rapport à Ce que Je prénois La Liberté de le Supplier de me procurer de L’Employ, à quoi, il m’a répondu qu’il ne pouvoit absolument me rendre Le moindre Service, qu’il n’en soit réquis par Vous même, Monseigneur, àfin qu’il puisse Communiquer La Lettre que Je Supplie trés instament Vôtre Grandeur de Lui Ecrire en ma faveur, à ceux qu’il croira être en Etat de m’en procurer, Tant à Vôtre Consideration, qu’à La Sienne, Soit par Mer où par terre; ainsi, il ne dépend uniquément que de Vos bontés ordinaires, Monseigneur, de me faire Jouir des avantages qui me Sont promis par Ledit sieur LeMaire, En me faisant Le plus promptément possible passer une Lettre pour par moy lui en faire la Rémise, Espérant de la Générosité de Vôtre Grandeur, Cette grace, Je suis et Seray Toute ma vie Monseigneur Le plus humble et Le plus soumis de Vos Serviteurs