From George Leopold Besson (unpublished)
Montbeillard le 3. Janvier 1780
A Son Excellence Monseigneur Le Docteur Franklin Ambassadeur Extraordinaire Et Plénipotentiaire Des Treizes Etats-Unis de L’Amérique Septentrionale, Membre du Louable et Magnifique Congrés,    etc.     etc.      etc. Trés Illustre Et Trés Gracieux Seigneur, Suplie très humblement George Leopold Besson, domicilié à Montbeillard, et dit,

Que je ne puis différer de Vous rendre mes devoirs, et je croirois mal commencer l’année, si je ne donnois respectueusement à Votre Excellence, de nouvelles assurances de mon zèle parfait, de mon amour sincère et de mon entier dévouement et si je ne Lui demandois très humblement sa protection, dont je tacherai de me rendre digne, par l’exactitude avec laquelle jexecuterai les ordres, dont jose Vous suplier de m’honorer; s’il ne falloit que des voeux pour cela, je le disputerois à qui que ce fût, car jose Vous assurer respectueusement, qu’ils ne peuvent être remplis quelque bonheur quil vous arrive. Rien ne m’est si sensible au commencement de cette nouvelle annee que de savoir que Votre Excellence jouit d’une parfaite santé. Vous méritez trop, Monseigneur, les bénédictions du Très haut pour douter qu’il ne Vous les accorde. Les Américains Libres et Indépendans, ne sauroient faire des voeux pour Votre Excellence, que Leur intérêt n’y soit confondu, et en Lui souhaitant des longs jours, c’est demander la continuation de de Leur bonheur. Comme je suis persuadé qu’ils pensent tous comme moi, j’ose Vous assurer respectueusement, Monseigneur, que Votre parfaite prospérité fait l’objet de Leurs désirs. Pour moi je joins à Leurs voeux, celui de mériter l’honneur [de] vos bonnes Graces, que je regarde comme le comble de la fortune. Je n’oublierai rien pour engager Votre Excellence à en accorder la continuation au zèle sincère et au trés profond respect avec lesquels je suis, Monseigneur, De Votre Excellence, Le trés humble et trés obeissant serviteur,

George Leopold Besson

p.s. Si vous me permettez dajouter encore une parole j’oserai exposer respectueusement à Votre Excellence, qu’ayant osé Vous adresser, il y à quelques mois, ma très humble requête, dans laquelle étoit inclus une Lettre de M. de Watteville de Belp, Grand Trésorier à Berne, pour qu’il Vous plût, Monseigneur, de m’accorder quelqu’assistance dans l’etat malheureux ou je me rencontre. Mais jusqu’à présent mes requêtes n’ayant point produit les effets que j’osois m’en promettre, et étant tombé dans une telle disette des choses les plus nécessaires à la vie, qu’à peine pourrai-je m’empêcher de périr, dans une situation si facheuse j’ose recourir humblement à ce qu’il Vous plaise de m’accorder Votre protection; Je n’aurois pas osé interrompre Votre Excellence, si une Personne d’un Rang supérieur et d’un Mérite distingué ne m’avoit conseillé de m’adresser à Elle; Le Seigneur sera luimême le Rémunérateur de Ceux et Celles qui me feront du bien, et qui voudront bien me conserver la vie par leur bienfait; j’en conserverai à jamais la memoire gravée dans mon coeur, tout le cours de ma vie Leur sera désormais une perpétuelle et dévote action de grace; j’attends avec soumission l’honneur de Vos ordres, des qu’il Vous p[laira] de me retourner la dite Lettre de M. de Watteville de Belp.
Endorsed: Leopold Gerge [sic] Jan 3. 80.
633708 = 031-330a001.html