Louis-Guillaume Le Veillard to William Temple Franklin (unpublished)
Passy 10 mars 1786

Eh bien ce monsieur Williams de Seve sur qui je comptois tant, n’atil pas fait aussi son étourderie! Il n’a point fait partir comme il l’avoit promis vos arbres d’angleterre, il les a envoyés a l’orient et j’ignore absolument leur destin, je n’ai pu detirer aucune lumiere du neveu de mr. Williams qui m’a presenté un memoire de 148 l.t. qui ne m’a point paru cher parceque tous les frais sont compris jusqu’a l’arrivée a l’orient, mais je ne l’ai point payé; son oncle m’ayant promis de prendre une autre voye, de vous envoyer toutes les instructions nécessaires, m’ayant repondu que les arbres arriveront a temps, et ayant accepté de nestre payé que lorsque vous m’en auriez donné des nouvelles, je l’ai remis a ce moment pour l’aquitter.

On n’a point encore pu trouver, mon cher amy, les deux livres que je n’ai pu joindre aux vostres dans le dernier envoy savoir: amelot de la houssaye sur le gouvernement de Venise, et le commerce des anciens par huet évêque d’avranche; mais on s’en occupe toujours et vous les aurez s’il est possible de se les procurer. Vous avez aussi souscrit, ou le grand papa, pour l’art de verifier les dattes et vous avez les 2 premieres livraisons, la 3eme et la quatrieme paroissent, les voudrez vous? J’oubliois de vous dire que le neveu Williams vous recommande de planter vos arbres avec précaution, de ne les exposer a l’air dont ils auront été privés longtemps que par dégrés, et de les preserver du soleil et du vent par des toiles ou des paillassons jusqu’a ce qu’ils ayent pris assez de force.

Nous aprochons du temps ou vos chevreuils pourront partir, comme il seroit possible que les premiers Vaisseaux éxpédiés du havre pour philadelphie ou Newiork n’eussent pas le temps d’attendre que ces messieurs partant d’ici arrivassent au havre, j’ay ecrit a mr. Le Coulteux de Canteleu pour luy demander s’il pourroit les garder quelques jours a Canteleu d’ou ils n’auront pas beaucoup de chemin pour arriver au havre, il ne ma point encore répondu.

Tous nos amis se portent bien, madame Paris et madame Grand la jeune sont accouchées toutes deux d’un garçon, madame de Malachel (Mademoiselle de Jouy) est grosse, maigrie, changée, son etat la fatigue beaucoup.

Mr. Berard a été plus d’un mois a éxpédier les deux caisses, mandez moy je vous prie par vostre premiere ce qu’il vous en a couté pour les arbres et l’emballage.

Il est question, a ce qu’on m’ecrit de philadelphie, de vous faire membre du congrès pour cet état, cette nouvelle est elle vraye? Je le desire beaucoup, cette route peut tres bien vous conduire en france, embrassez je vous prie pour moy Messieurs Williams, le Rey, et Benjamin, donnez moy s’il vous est possible des nouvelles politiques, surtout des dispositions actuelles de l’assemblée des representants. Je suis chargé de compliments et amitiés pour vous, mettez en tête madame et mademoiselle Le Veillard et moy pardessus tout; je vous embrasse de tout mon coeur

Le Veillard

15 mars 1786
Mr. de la Valete neveu de feu Mr. de la freté passera peut estre sur le paquebot qui portera cette lettre, il a une de moy pour le grand papa; ce jeune homme paroist fort instruit et tres sage; il ne voyage que pour s’instruire, je vous le recommande ainsi qua Mr. Le Rey.
Addressed: A Monsieur / Monsieur Williams Temple franklin chez monsieur / son grand pere / A Philadelphie
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