Jonathan Williams, Jr. to William Temple Franklin (unpublished)
a Nantes le 24 9be 1783.

Je n’ai reçu, mon cher ami, qu’aujourdhui la Lettre du 17, ayant été depuis 3 Jours au bas de la Riviere pour mettre mon Nre [navire] en Mer, il est parti avec mon beau Pere dessus samedi dernier avec le plus beau tems du monde. Tu sais que rien ne me fait plus de plaisir que de t’obliger, ainsi ton jeune ami ne pourrait avoir une Recommandation plus puissante, mais dans ce moment il est de toute impossibilité de le placer ici, car il ne reste pas un seul Nre americain dans le Port qui puisse le prendre. Si M de la neufville avait eté ici avant le depart de mon Nre, J’aurais pu le placer suivant ses desirs, mais il n’est plus tems, & tout ce que Je puis te dire a present est de te recommander de passer son hiver ou il est, car il n’y aura guerre d’occasion avant le printemps. Tu sais que dans le Courant de l’année prochaine Je dois avoir beaucoup de Navires pour apporter du Tabac, si Je puis alors être de quelque utilité a ton ami Je le ferai avec le plus grand Plaisir, mais tu doit le prevenir que dans notre marine marchande la vie est un peu dure, & un Capitaine ne peut pas avoir des egards distinctifs pour un jeune homme parceque cela séme de la Jalousie a son bord. Chez nous, quand on veut apprendre le metier de marin a un jeune homme, (quelque que soit sa Famille) on commence par le mettre au rang des matelots, & il faut qu’il peut être trés comme il faut a terre, mais il est camarade avec eux en mer. J’ai connu des jeunes Gens les plus respectables en amerique qui ont eté elevés comme cela, & actuellement ils sont les meilleurs Capitaines, car pour savoir bien commander il faut apprendre a obeir. Dans nos Nres il y a trés peu d’Officiers & [illegible] que des hommes faits qui ont commencé par être matelot; un Capitaine n’est pas estimer par son monde s’il entre par la Fenetre de la grande Chambre comme disent les marins. Je te fais ces Observations pour que ton ami ne trouve rien surprenant dans l’etat qu’il desire suivre. Je te verrai a Paris dans un ou deux mois, si alors ton protegé ne soit pas placé tu me le presentera, & alors Je lui donnerai le meilleur conseil & toute l’assistance qui dependra de moi. Il y a bien ici un Nre appartenant a M Ridley qui a relaché pour se reparer, Je crois qu’il se mettre en mer avant que ton jeune homme pouvait se rendre ici. Au reste M. Ridley poura te parler plus particulierement a ce sujet. Je te suis mon cher ami a jamais tout a toi

J Williams J

En relisant ta Lettre Je remarque que M. Neufville a été deja en mer plusieurs fois, il poura peutêtre être en etat de remplir un poste, si cela est, & s’il parle bien anglais, il sera d’autant plus facile a le placer.
Addressed: a monsieur / Monsieur Franklin fils / a l’hotel du ministre / americain a Passy / prés Paris.
Notation: Jon. Williams Nantes 24 9bre 83
640527 = 040-u616.html