The Chevalier de Keralio to William Temple Franklin (unpublished)
Forback, le 31e xbre 1780.

Notre céleste Douairiere, mon très cher monsieur, vous fait les plus tendres remerciments des bonnes nouvelles que vous lui avés données et qui l’ont entierement rassurée. Elle me charge de vous dire que, si elle vous tenoit, elle vous embrasseroit bien fort, vous et Mr. Franklin qu’elle aime et aimera toujours du meilleur de son coeur.

L’Empereur continue à être très tranquille; il affecte la plus grande modération, a fait les protestations les plus amicales à la cour de France, et a temoigné le plus grand désir d’entretenir la bonne intelligence entre les deux maisons. Il y a donc Lieu d’Esperer que la paix sera conservée dans l’empire du moins pendant la campagne prochaine.

Nous avons appris avant-hier que le 19e le roi d’angleterre a déclaré la guerre à la République de hollande. Ou c’est le délire du désespoir, ou les anglois ont des ressources que nous ne connoissons pas. Autant que j’en peux juger, ils ont besoin d’argent et de Matelots, ils vont donc commencer par cesser de payer l’intérêt des sommes qu’ils doivent aux Hollandois, et par leur enlever le plus de navires, qu’ils pourront. D’ailleurs je ne serois point étonné que déja et même depuis longtemps les ordres ne soient expédiés d’attaquer les possessions Hollandoises dans les deux indes.

Si vous avés quelques bonnes nouvelles à me donner, je peux les recevoir ici jusqu’au 15e inclus.

Adieu, mon très cher monsieur, je vous embrasse du meilleur de mon coeur et tres certainement je vous aime de même.

Mes hommages bien tendres et bien respectueux à monsieur votre pere.

Endorsed: Le Chevr. de Keralio Dec 31 80
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