From Joseph Blanchard (unpublished)
A Son Excellence Monsieur francklin, ministre plénipotentiaire des Etats-unis-de L’amérique près Le Roy de france
Du 28 septembre 1780
Son Excellence,

Joseph Blanchard à recours à l’Equité pour obtenir la satisfaction qu’il ose espérer de vous pour réparer Les torts faits à la réputation de celui qui à l’honneur de vous adresser sa supplication; Voici ce dont il s’agit: Le Suppliant vous expose, Monsieur, que le 6. Juillet après midi, étant au service de MM. Teyleur et trambell, M. Teyleur prit le suppliant avec lui pour aller chez M. Grand, Banquier, ou ce M. avait 2 Sacs d’argent qu’il fit mettre dans sa voiture par celui qui était avec lui et ensuite se fit conduire à l’hotel de Valois ou logeait M. adams, et y fit porter les d. 2. sacs d’argent qu’il ordonna au supliant de déposer sur la table du salon de M. adams; Le lendemain 7 dans la matinée M. Teyleur retourna aussi avec le supliant à l’hotel de Valois ou il fit reprendre les 2 sacs d’argent qu’on remit dans sa voiture, et se fit conduire à son logement à l’hotel D’yorck ou M. Teyleur renferma son argent dans le secretaire du salon de son appartement et duquel sécretaire il retira la clef; Le 8 le dit Blanchard fut envoyé par ses maitres pour obtenir leurs passeports réguliers à quoi il fut occupé toute la matinée du d. Jour 8 Juillet, or l’argent de M. teyleur n’est resté que 24 heures dans l’hotel d’yorck ou le supliant servait mon d. S. Teyleur et trambell avec le sieur provin et le d. Blanchard est en état de prouver que pendant le tems que cet argent est resté Déposé à l’hotel d’yorck il n’a jamais été seul dans l’appartement de ses maitres (à qui le d. supliant servait d’interprète ce qui l’obligeait à ne les point quitter) et qu’au contraire le d. provin son camarade restait souvent seul dans le logement de leurs d. maitres: au moment de son départ M. Teyleur a remis une lettre au d. provin pour la porter à M. Ostinn à l’adresse de qui elle était à l’hotel de valois: quelques Jours après le supliant fut à ce même hotel, on lui dit que M. ostinn avait reçu de M. teyleur une lettre par laquelle il se plaignait à son ami (au d. hotel de valois ou il avait laissé son argent depuis le 6. au soir jusqu’au lendemain vers midi à découvert sur une table au milieu d’un salon) d’avoir été vôlé de 50. gros Ecus, le supliant ayant été au service de M. teyleur demanda la communication de cette lettre à M. ostinn qui lui répondit qu’il l’avait déchiré.

Ensuite le d. Blanchard fut attaché au service de M. Jakson logé à l’hotel d’yorck à qui le supliant étant entré du consentement du S. foucault, M. Jakson fit un Billet à une femme payable le 20. aoust, le supliant cessa d’etre a son service 6. Jours auparavant l’échéance de ce billet c’est-à dire le 14 aoust, 12 Jours après l’échéance du d. Billet et environ 20 après avoir quitté M. Jakson cette femme appella le supliant au cabaret qui est en face de l’hotel d’yorck ou le maitre de cet hotel le vit en conversation avec cette femme; depuis ce temps on ne sait pour quel motif d’animosité le S. foucaut ne discontinue pas de desservir le d. Blanchard en l’empéchant d’entrer au service des personnes qui auraient pu et pourraient se l’attacher sous l’affreux prétexte que le supliant est dans   ?   dit le S. foucaut de perdre sa maison de réputation; d’ou vient ce changement de sa part, tandis que l’affaire de M. teyleur était applanie puisqu’il laissa et permit depuis au supliant de servir pendant pres d’un mois M. Jakson dans son hotel Dyorck? On ignore ce qui peut animer L’aigreur du d. S. foucaut contre le supliant. Le d. Blanchard ne prendra pas la liberté de vous rapporter ici, Monsieur, les propos et termes injurieux et diffamans que le S. foucaut tient à son Egard et qu’il    par ses Clabaudages nombre d’autres gens à faire des imputations douloureuses pour le supliant. La grace que le supliant demande à Votre Excellence, c’est de vouloir bien lui accorder une décharge de M. teyleur quant au vol qu’on pretend lui avoir été fait, une lettre de M. teyleur lui serait même suffisante parce que le supliant connait l’honneteté de M. teyleur qui ne s’est jamais plaint de la fidelité ni autre qualité du d. Blanchard, et cela l’autoriserait du moins à pouvoir continuer de servir sans désagrément tant au d. hotel d’yorck que dans tous autres à Paris, et le soussigné (Blanchard, logé rue Jacob maison de M. Bertin (?) m[archan]d fayancier près la Charité) ne cessera de faire des voeux pour la conservation de vos Jours.

Endorsed: Blanchard
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