From — Dupin d’Assarts (unpublished)
a paris le 15 janvier 1784
Monseigneur

J’ai pris la liberté d’offrir mes services aux etats unis dans un tems ou j’ai cru pouvoir être de quelque utilité; vôtre Excelence a eu la bonté de me faire une reponce que je prens la liberté de lui envoÿer afin de ne point passer pour un aventurier. Depouillé du peu de bien de mes peres par l’avarice et ladresse d’un frere, chargé d’une femme et quatre enfants, je sollicite sans succès depuis dix ans un emploi de tous côtés. J’ai mis dans ce pacquet des certificats signes par nombre de gentils hommes de ma province, une lettre du roi de prusse et d’autres qui ne laisseront a votre Excelence aucun doute sur mon compte. Mon épouse et moi n’apercevant plus qu’un avenir affreux nous avons mis tous nos effets au mont de pieté pour vivre et satisfaire des maitres qui nous ont apris chacun un metier. Hors d’etat maintenant de nous procurer l’aisance necessaire pour travailler, nous avons recours a votre excelence pour nous faire quelques avances. Notre situation est des plus cruelles; et c’est a la derniere extremité que je me suis enfin determiné d’en faire part a votre Excelence. Votre Bienfaisance et vôtre humanité donnent des droits, Monseigneur, a un homme de Condition de les reclamer; puisse le ciel vous attendrir pour une famille honête et infortunée qui ne cessera de lui adresser les voeux les plus sinceres pour un Bienfaiteur a qui elle devra une nouvelle existance. Je suis avec le plus profond respect Monseigneur De votre excelence Le tres humble et tres obeissant serviteur

Dupin D’assarts

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