Il vous souviendra peut etre d’un officier Suisse qui c’est rendu chez Vous le 30 mars dernier environ les 6 heures du soir, pour vous faire des offres de service, attiré Monsieur par vos mérites que la Renomée a fait passer jusqu’a lui, et guidé par l’Envie qu’il auroit de faire la guerre et le zele qu’il a pour déffendre la cause et la Liberté de vos compatriotes, il vous a laissé son adresse et comme vous ne lui avois pas encore fait la Réponse qu’il Vous a demandé, il vous fait réssouvenir par celle-ci des offres et propositions qu’il vous a fait tres en Racourci et tres a la hâte lorsqu’il a eu l’honneur de vous voir.
Vottre Gouvernement et vottre milice prenant a peu pres la meme formes et la meme constitutions que celle des treizes cantons, je crois que des officiers de ce Pays Républicain né dans la meme Réligion et dans les memes principes ceroit ceux des quels vous tireriois les meilleurs services, je vous ai donc en conséquence proposé de passer dans vottre partis avec 5 a 6 Braves officiers de mes compatriotes, parmis lesquels yl y en a des meilleures familles de la République de Berne qui veulent me suivre et courir avec moi la meme fortune, je vous parle en leurs Noms, ainsi qu’a celui de plusieurs Membres de l’Etat qui s’interesse beaucoup a ce qui vous regarde; mais comme je suis depuis 16 ans attaché aux service de france et que je suis le sécond Lieutenant pour passer a une compagnie ce qui sera dans un ans ou 2 au plus tard, ce qui donne un Revenu au moins de 6000 l.t. de france, il s’agit de savoir Monsieur Preliminairement quéls sonts les avantages et les propositions que vous pourrois me faire, suposé que vous soyé autorisé pour cet Effet de la part du Congres; je me Résouviens que Vous m’avois fait l’honneur de me dire qu’il ne Vous manquoit pas de soldat, mais d’argent et d’armes (quant on a le 1ier article on a bientot des armes,) et ajouté meme, ce qui est tres nécéssaire des officiers experimenté qui je crois ne sont pas en grand nombre dans les armées des colonies unies, de sorte que sans un grade d’officier superieur en chef je ne pourois pas entreprende ce voyage, car pour autre choses je ne vous serois pas plus utille qu’un autre avec la meilleure volonté du monde, mes petits talents militaire vous seroit en pure perte, je vous Répond que personne ne sera plus propre de vous former un Régiment à toutes les maneuvres que moi. Vos gens ne sonts surement pas si dificile a drésser que nos lourds paysans suisses, cependant je me fait fort de dresser 2 Bataillons dans 2 mois ou 10 semaines officier, soldat et tout, a petites, grandes, et quelles maneuvres que cela puisse etre, tel maladroit et tel peu inteligent qu’ils soyent, par exemple je préfererois des allemands que vous devois avoir em grand nombre soit colons ou deserteurs, parceque je possede cette langue mais non pas l’anglois, qui me sera tres nécessaire de savoir (et que j’apprenderois cet hiver si nous nous arrangeons ensemble. De plus je lèves assé bien un plan, toute une contrée meme sans instrument au simple coup d’oeuil que j’ai par conséquent assé bon, et ainsi la castramétation ne m’est pas dificile, pour faire des ouvertures de marches, drésser et poser des camps, réconoitre les positions ennemies, mener des colonnes, faire des projets et donner par ecrit des ordres pour toute espece de disposition et de marches, au chefs et généraux qui les menent, suivant les vües du Géneral en chef et la positions des Ennemis, ce qu’on appélle la grande tactique ou l’art de faire mouvoir facilement une armée et lui donner quelle position qu’on veut et que les circonstances exigent, j’ai aussi etudié la facon de faire la petite guerre utillement, de meme que la fortifications permenante, reguliere et iréguliere, l’attaque et la déffences des Places, la fortification de campagne, j’ai un peu de Lumiere sur les mines, mais je suis tres foible dans la partie de l’artillerie, excepté l’emplacement des Batteries, de memes que ce qui est du Détail de la Cavalerie, et ne m’entand du tout point dans la partie militaire concernant la marine, quoique j’y ettois attaché a la fin de la derniere guerre. Excepté donc ces 3 dernieres sciance je possede assé bien toutes les autres dont je viens de vous parler, et n’ai Besoins que de joindre un peu de pratique a celle que j’ai deja pour entendre parfaittement toutes les parties de mon métier, témoignage que Vous renderons tous ceux de mes chefs qui me connoisent, vous pouvois vous en informer si vous en avois l’occasions, vous pouvois etre bien persuadé Monsieur que je ne cherche point a Vous en imposer, je ne vous ai fait l’Enumerations des connoissances que j’ai de mon metier que pour vous informer a qui vous avois a faire, et de quelle utilité je puis etre a vos compatriotes.
Pour ce qui est de l’argent je ne suis point interessé pourvu que j’aie un Entretiens honête suivant mon Etat je n’en demande pas d’avantage dans les circonstances orageuses et obérées ou Vous et vos compatriotes doivent se trouver, je pense et ai tout lieu de croire, que si je rends (comme je l’espere) des services utilles aux Colonies Unie, ils ne m’oublieronts pas et me récompenseronts, de memes que mes camarades, de nottre zèle, et de nos peines et traveaux, lorsque les temps auronts changé, qu’ils seronts plus tranquilles, lorsque couronnés de Lauriers ils jouironts dans la Paix, l’aisance et le Répos, les fruits des traveaux et Dangers que j’aurois couru avec eux.
Comme je ne suis point riche je ne pourois pas prendre sur moi Monsieur les frais de voyages et ce qui pouroit m’etre nécéssaire pour le Bien du service, et je ne scais pas precisement coment pensent mes camarades la dessus, quant a moi je me contenterois de peu, si vous souhaités nous pourions prendre pour nos Domestiques des gens de métier, par exemple des armurier et canonniers, et des sergens propres a dresser des Récrues, mais pour cela il faudra un peu plus d’argent, et pour obvier au premier article qui vous manque il me vient l’idée que peut etre vous pouriois trouver a négocier un Emprunt chez moi, si vous offrirois quelques avantages au nom du Congres si vous en avois les pleins pouvoirs suffisant, l’Etat n’osera pas vous en preter a cause des fonts considerable qu’il a en Angleterre et de l’Envoyé ou ministre qui réside en cette ville (que je connois beaucoup), mais vous trouverois beaucoup de facilité chez les particuliers qui en général sont a leurs aise et dont plusieurs sont tres porté pour la prospérité des armes et de la cause de vos compatriotes, ditte moi ce qui vous en semble je pourois a cet egard vous donner des Eclaircissement plus détaillé et vous en faciliter le succes. Il faut aussi que je vous dise Monsieur que si je part et quitte le Regiment ce ne sera qu’avec un Congé du ministre de 2 ans au moins, par-ce-qu’etant attaché et avancé au service de france je ne le quitterois pas dans l’incertitude ou je serois d’avance et d’etre plus avantageusement en Amérique, pour qu’en cas d’Evenement malheureux je puisse réprendre ma place etant obligé de servir.
Vous me feriois plaisir Monsieur de me faire part et de me donner des nouvelles certaines sur quelqu’evénement et particuliarité de l’armée de Monsieur Washington et du succes de l’ouverture de la campagne si elle sont parvenue jusqu’a vous. Vous pouvois avoir une entiere confiance en moi et etre assuré du secret et de ma Discrétions, j’aurois pu m’adresser a des gens en place pour traiter avec vous, mais je prefére d’avoir directement affaire avec vous meme, ou a vottre defaut avec vottre adjoint Monsieur Dean de meme que mes camarades qui ne feronts rien que par moi, je vous prie en grace de me répondre le plus tot possible sur touts les articles si dessus, et de me renvoyer ma Lettre apres avoir fait copier ce que vous croirois de quelque consequence a vous résouvenir; il faut que je prene cette precautions ayant des ménagemens a prendre. Et je puis vous assurer que personne n’est intériurement plus zélé et plus ardent partisans des Colonies unies que moi, que je fais tous les jours des voeux pour leurs prospérité, et que je suis particulierement, et tres sincèrement avec la plus Haute Estime pour vottre personne et avec un vrais attachement Monsieur Vottre tres humbles et tres obeissant serviteur