From John-Francis Beyerlé de Fachevert (unpublished)
Philadelphie Ce 9 may 1783.
Monsieur!

Les bontés que vous avez eu d’accorder à la demande de Mon oncle Le maréchal de Camp, Les lettres de reccommendation pour L’amerique, m’engagent aujourdhui à vous prier d’engager Ce même oncle à me faire passer des fonds pour L’achat d’une Terre qui Se presente, ainsi que pour me procurer Les gens, Bestiaux, ustensilles de Labour, et ameublement necessaire en pareil Circonstances. J’ai differé Jusqu’a Cette heure à m’en procurer, voulant attendre L’issue de La guerre en voir Les suites pour ne pas être exposé. Aujourdhui que tout est favorable et que Je suis disposé à me fixer dans cette Contrée en ayant visité et Etudié Le terrin, il ne me manque que Les fonds pour acheter. J’ai Cru devoir, Monsieur, m’addresser à vous pour y engager ma famille en Leur representant, S’il vous plait, que Le Seul moyen de reussir, c’est de Cultiver Les terres, que Comme elles se vente, il faut me donner les moyens d’y pourvoir s’ils Jugent à propos de me laisser ici, que Sinon, ils faut qu’ils pensent à me faire revenir. La grace que je vous demande, Monsieur, c’est de leur faire Sentir Les consequences de Leur Silence et de Leur refus, dans un paÿs Comme Celuici et du tort quils me feront s’ils ne Secondent mes vus et ne tiennent paroles aux lettres de recommendation que Mr. Gerard m’a donné dans lesquelles il s’est enoncé en terme formelle d’une Somme qu’on se proposoit de debourser pour L’achat d’un bien.

J’ose esperer, Monsieur, que vous voudrez bien me Seconder et appuyer ce que Je leur demande pour m’établir dans ce paÿs. Je demande au moins 24 mille franc tant pour l’achat de la terre que les Bestiaux etc. dont Je puis avoir besoin en Commencant.

J’ai Lhonneur de vous prevenir aussi, Monsieur, que Je tirerai, peutêtre, une Lettre de Change sur vous d’un millier d’Ecu, que Je vous prirois d’accepter et de La retirer Sur Le Commis Caissier de La monnoye de Strasbourg, nommé Mr. Rivage, qui sera un accompte de La somme que Je demande a ma famille, et qui me servira pour Commencer a faire quelleque chose en attendant des nouvelles ulterieurs et payer ce que Je puis devoir en Cas que Je sois obligé de partir. J’ai Lhonneur d’Etre avec un très profond respect Monsieur Votre trés humble et trés obeissant Serviteur

Beÿerlé de fachevert
officier retiré du Service de france
au signe dor à philadelphie
Laddresse de mon oncle est Mr de Beyerlé maréchal de Camp lez armées du Roi, à L’hotel de la monnoye à Strasbourg.
Notation: Exd. (??)
639648 = 039-u452.html