Ce Monsieur de Bertram Consul pour sa Majesté trés Chretiene il a bien voulu me faire l’amitié de faire souvenir à Vôtre Excellence ma persone, et les très humbles instances, que j’ai pris la liberté de presenter à Vôtre Excellence pour etre admis à l’honneur de Consul au service des Etats Unis de l’Amerique dans ce nôtre Port, toutefois que ce Port ne soit pas absolument destiné pour quelqu’un de la Nation. Je sais, que Vôtre Excellence a eû la bonté de promettre à Monsieur Le Roi de m’honorer d’une reponse, et en même tems de l’assurer, qu’en tout ce qui dependra de Vôtre Excellence dans cette affaire, je puisse me flater de la bonne issue; je previens l’honneur de vôtre Lettre en vous anticipant par la presente mes plus vifs remerciements, et ma plus forte reconoisence pour la bonne disposition de m’étre util. Je compte tout sur la protection de Vôtre Excellence, et je ne doute nullement, que le Congres ne vous accorde l’election des Consuls, ou du moin ne l’effectuera pas, que suivant vos sentiments.

Il est certin, que le Port de Trieste plus qu’aucun autre c’est à porté d’entreprandre un très-solide commerce avec l’amerique, puisque l’allemagne abbonde considerablement soit en Denrées, qu’en Manufactures convenables, et de mêmme Elle fait une très-grande consomation des Produits de l’Amerique et par soi mêmme, et par un Ecconomique Commerce.

Si les Etats Unis de l’Amerique pouront faire leur commerce libre avec les Antilles françoises, c’est sur, que tous ces articles auront chez nous un prompte debit ou contre Effets propres pour le Continent, ou contre argent comptant.

A tems, et lieu je ne manquerai pas de m’hater à metre en vûe toutes les conoisences posibles, et necessaires pour rendre au dernier point actif ce commerce.

Je prie entretems Vôtre Excellence d’avoir presentes mes instances qu’ont pour but, comme j’ai dit, le remarquable honneur du Consulat pour le Service des Etats libres de l’amerique que je m’offre de soutenir sans aucun apointement, hormis les emoluments, qui seront établis sur les Navirs.

J’espere, que Vôtre Excellence voudra bien avec une egalle bonté toujours me continuer la bonne disposition qui s’a daigné marquer favorable pour moi au susdit Monsieur Le Roi, donte je me flate constament les bons Effets.

Et en attendant je me donne l’honneur d’etre avec profonde estime, et plus haute consideration, Excellence, Vôtre très-humble, très-Devoué et très-obeissant serviteur