Je vous demande mille pardons si j’ose encore Vous importuner par ces lignes: je m’etois proposé de vénir prendre la Reponse que Vous avez bien voulû me faire espérer sur la Lettre que j’ai eû l’honneur de Vous adresser avant hier; mais les circonstances m’ayant obligé, dés mon arrivée à Paris, de chercher de l’occupation et d’accepter tout ce qui se présente, je me trouve engagé pour toute la semaine.
Si ce que j’ai eû l’honneur de Vous exposer Monsieur, ne régardoit que mon particulier, j’aurois attendû à Dimanche prochain pour apprendre ce qu’il Vous auroit plû décider là dessus, mais les braves Gens à qui j’avois proposé le Parti sont forcés de se choisir un sort dans peu. C’est ce qui m’oblige de Vous supplier Monsieur de vouloir bien m’apprendre, ou par la bouche du Porteur, ou par quelques lignes; si vous faites passer des hônétes Gens de tout état de Nation suisse ou Allemands, en Amérique, come colons ou Militaires, et quel sort ils peuvent attendre.
Quant à mon particulier Monsieur, il me feroit de la peine d’y passer tout de suite, puisque j’attens l’arrangement d’une affaire d’Intéret chez moi; mais si en attendant je pouvois être assez heureux de Vous rendre q[uel]ques services, je quitterai volontiers à chaque instant l’etat que je fus obligé d’embrasser et me flatte de gagner quelque chose en me faisant mieux connoitre.
J’ai l’honneur d’etre, avec les sentimens les plus distingués de Respect et de consideration Monsieur Votre très humble et tres obeïssant serviteur